Charles-Zacharie LANDELLE (1821-1908)
Colonnade du temple de Ramsès III à Médinet Habou, vers 1875
Huile sur papier
31 x 23,5 cm
Cachet de la signature en bas à droite
Vendu
Le site de Médinet Habou était presque intact lorsque Auguste Mariette le découvrit en 1859. L’élément le plus spectaculaire de ce vaste ensemble situé près de Thèbes est le temple funéraire de Ramsès III, également appelé « le temple des millions d’années ». À son arrivée en Égypte, Landelle est accueilli par le célèbre archéologue. Ce dernier, qui se fait appeler Mariette Bey puis Mariette Pacha (titres honorifiques reçus successivement), lui servira de guide durant la remontée du Nil. Les deux hommes parcourent ainsi l’ensemble des monuments remarquables et plus particulièrement ceux dont Mariette avait la charge, tels que Edfou et comme ici Médinet Habou. L’archéologue, qui meurt au Caire six ans plus tard, reste encore aujourd’hui l’un des pères de l’égyptologie moderne.
Visitant le temple de Ramsès III, le peintre choisit de se concentrer plus particulièrement sur la colonnade du péristyle. Cette dernière conserve encore aujourd’hui une grande partie de sa polychromie d’origine et ses hiéroglyphes restent clairement lisibles. L’angle de vue légèrement en contre-plongée accentue le caractère imposant de cette véritable forêt de piliers. À contrario, le cadrage resserré sur l’une des colonnes en particulier (étrangement amincie) élève celle-ci au rang de sujet autonome et isole le spectateur dans un espace aux limites indéfinies. L’ensemble traité dans un camaïeu d’ocre clair n’est que très légèrement relevé en certains points par des touches de couleurs rouge et bleu restituant fidèlement les restes de polychromie des ornements et hiéroglyphes.
À son retour d’Égypte, l’artiste continue de présenter régulièrement des œuvres inspirées par ses séjours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais utilise également ses centaines de croquis de voyage comme support iconographique pour des peintures à sujets religieux ou littéraires. En 1895, âgé de 74 ans, le peintre apparaît comme l’un des tenants de la peinture officielle et peut inaugurer, en présence du président de la République, un musée des Beaux-Arts dans sa ville de naissance, Laval.