Les marécages, vers 1860
Aquarelle sur papier
25 x 38 cm
Signé du cachet de la signature en bas à droite (Lugt n°275)
Cachet de cire de la vente d’atelier au dos de l’encadrement (Lugt n°276)
Provenance : Vente de l’Atelier Rosa Bonheur, Paris, 1900, n°1047
Acquisition par la Fondation Custodia
Rosa Bonheur, qui a débuté au Salon à l’âge de dix-neuf ans, est en 1860 une peintre animalière célèbre. Ses grandes toiles représentant des vaches, des moutons ou des chevaux sont prisées jusqu’en Angleterre et aux États-Unis. Sa production étant vendue d’avance, elle s’abstient de participer au Salon depuis 1855. À trente-huit ans, elle s’installe en Seine-et-Marne dans le village de By et y fait construire un immense atelier ainsi que des enclos pour ses animaux. À proximité de la forêt de Fontainebleau et du village de Barbizon, la région offre des paysages riches et verdoyants. À quelques kilomètres au sud de By s’étendent des marécages qui ont donné leur nom à la ville de Moret-sur-Loing (morée signifiant dans le patois local, marais). L’impression de paysage lunaire qui se dégage de cette aquarelle tient tant au choix du motif qu’à son inachèvement volontaire. Le papier légèrement gaufré est lavé de gris et subtilement relevé d’encre verte. L’eau et le ciel s’y dégagent partiellement en réserve. Ni hommes ni bêtes pour peupler ces étendues instables. Ce paysage esquissé avec une grande retenue contraste avec les œuvres habituelles de Rosa Bonheur, où vaches et chevaux se bousculent dans des toiles immenses mais trop petites pour tous les accueillir. À By, la peintre reçoit la visite de l’impératrice en 1864 et 1865. À partir de 1889, elle partage sa vie avec une autre femme peintre d’origine américaine, Anna Klumpke, de trente-quatre ans sa cadette. Elles occupent aujourd’hui un même caveau au cimetière du Père-Lachaise.