Jean-Jules-Antoine LECOMTE du NOUŸ (1842-1923)

Capitaine à la main gantée, vers 1876
Esquisse pour Saint Vincent de Paul ramenant les galériens à la foi
Huile sur toile
22,3 x 24,5 cm

Vendu

Né en 1842, Jules-Antoine Lecomte du Noüy fut successivement l’élève de Charles Gleyre, Émile Signol et enfin Jean-Léon Gérôme dont il assimila le goût académique et une certaine vision anecdotique de l’Orient. Pour sa première participation au Salon en 1863, le peintre qui n’a que vingt-et-un ans expose une œuvre titrée Francesca di Rimini et Paolo, inspirée de Dante. Par la suite, il entreprend plusieurs voyages qui lui permettent de découvrir l’Égypte puis la Grèce, la Turquie et la Roumanie. Dès lors, sa production alterne sujets religieux et peintures orientalistes. La nouvelle église de la Sainte-Trinité, œuvre de Théodore Ballu achevée en 1867, offre l’opportunité à Lecomte du Noüy de montrer ses talents de peintre religieux en réalisant à la demande de l’État deux toiles monumentales. Commandées en 1873, Saint Vincent de Paul ramenant les galériens à la foi et Saint Vincent de Paul secourant les Alsaciens et les Lorrains après la guerre de 1637, sont livrées par l’artiste respectivement en 1876 et 1879. L’étude peinte représentant une tête de capitaine de galère est préparatoire pour la première de ses compositions. En 1605, saint Vincent de Paul fut capturé par des pirates au cours d’un voyage en Méditerranée puis réduit en esclavage. De retour en France, après 23 mois de captivité, il fit tout son possible pour améliorer le sort des esclaves et des galériens. Dans l’œuvre définitive de Lecomte du Noüy, un capitaine des galères royales se tient accoudé sur la droite. Il regarde, médusé, Vincent en habit d’aumônier qui tente de redonner espoir aux hommes enchaînés sur son bateau. Inscrite dans une toile de petit format, l’étude pour cette figure coiffée d’un chapeau à larges bords se détache sur un fond esquissé, partiellement recouvert de peinture blanche. Le regard perdu dans le vide, l’homme attend et masque sa bouche d’une main richement gantée. Les qualités techniques et la puissance de cette esquisse illustrent parfaitement le commentaire d’un critique à propos du peintre : « C’est Ingres faisant du Gérôme ». Le musée d’Orsay ainsi que de nombreuses institutions à travers le monde conservent et exposent les œuvres de ce peintre majeur d’un art que l’on qualifiait encore il y a peu de « pompier ».

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