Hippolyte FLANDRIN (1809-1864)
Esquisse d’ensemble du mur gauche du sanctuaire de l’église Saint-Germain-des-Prés, entre 1842 et 1846
Huile sur toile
100 x 46,5 cm
Provenance : descendants de l’artiste
Exposition : Hippolyte, Auguste et Paul Flandrin : une fraternité picturale au XIXe siècle, Paris, musée du Luxembourg, novembre 1984 – février 1985; Lyon, musée des Beaux-Arts, mars – mai 1985, n°53.
Acquisition par le Petit Palais, Paris
Hippolyte Flandrin est l’un des peintres religieux majeurs du XIXe siècle. Originaire de Lyon, il apprend très tôt à dessiner avec son frère aîné Auguste avant d’entrer à l’école des beaux-arts ade Lyon. En 1829, il se rend à Paris avec son frère Paul pour étudier dans l’atelier du peintre Louis Hersent, avant d’entrer dans celui d’Ingres. Il remporte en 1832 le Prix de Rome et rejoint l’année suivante la Villa Médicis pour un séjour de cinq ans. De retour à Paris en 1839, il se consacre principalement à la peinture religieuse. Son talent remarqué par tous lui vaudra d’importantes commandes de l’État pour des édifices religieux : Saint-Séverin et Saint-Vincent-de-Paul à Paris, Saint-Paul à Nîmes et Saint-Martin d’Ainay à Lyon. Les quatre commandes successives pour l’église Saint-Germain-des-Prés restent sa plus importante réalisation religieuse. En 1842, l’administration mandate deux artistes pour organiser la réalisation des décors attribuée à Hippolyte Flandrin : Édouard Gatteaux, sculpteur, ami d’Ingres et Victor Baltard, architecte. Ce dernier décide de confier à Alexandre Denuelle la réalisation des encadrements décoratifs pour les œuvres de Flandrin, avec qui il collaborera durant quatre années. Les deux parois qui encadraient autrefois le maître-autel sont composées en regard, chacune s’organisant autour d’un grand tableau surmonté par des figures de saints. Le tableau principal de la paroi de droite qui illustre La Montée au calvaire fait face à l’Entrée du Christ à Jérusalem qui orne la paroi de gauche. L’esquisse pour la composition d’ensemble de cette seconde paroi montre, avec le résultat définitif, des variations qui témoignent des hésitations du peintre. Sur cette première étude, le Christ, assis sur son âne, tend le bras en direction des habitants de Jérusalem venus nombreux pour l’accueillir. Le ciel dominant les remparts de la ville, qui sera finalement entièrement doré à la manière d’une mosaïque byzantine, est encore à ce moment-là strié par les nuages. Flandrin semble hésiter également sur le choix de la quatrième figure qui suit les vertus théologales. Avant de se décider pour la Patience, il lui préfère tour à tour l’Obéissance et la Mansuétude. Les choix définitifs de Flandrin pour la composition de L’Entrée à Jérusalem laissèrent en leur temps les critiques partagés. Gustave Planche, l’un des plus solides soutiens du peintre put toutefois écrire : « Monsieur Hippolyte Flandrin a voulu concilier le sentiment catholique de Giotto avec la science païenne de Raphaël. C’est là une tentative que nous approuvons hautement. »