Giambattista BASSI (1784-1852)
Le Casino Raffaello dans les jardins de la Villa Borghèse, 1832
Huile sur toile
37,5 x 50 cm
Signé et daté en bas à droite GBBassi 1832
Giambattista Bassi étudie la peinture à l’académie des beaux-arts de Bologne où il a pour premier maître le peintre paysagiste Vincenzo Martinelli. En 1807, il remporte un premier prix académique qui, associé à une bourse d’étude, lui permet de poursuivre sa formation à Rome pendant trois ans. Son talent et son amitié avec l’écrivain Pietro Giordani (proche de l’occupant français) lui ouvrent les portes des salons mondains et de l’aristocratie romaine. Fort d’une notoriété nouvelle mais grandissante, il est appelé à Naples par Joachim Murat qui lui passe commande de deux tableaux en 1811. Ferdinand Ier roi des Deux-Siciles, Henri prince de Prusse, ou la duchesse du Devonshire, Elizabeth Hervey, lui commandèrent également des œuvres, assurant sa reconnaissance dans toutes les cours d’Europe. Son style qui perpétue dès ses premières toiles l’esprit classique des védutistes romains se mêle, après 1820, d’un naturalisme qui le font qualifier de précurseur du vérisme. Daté de 1832, cette toile représente un lieu de Rome hautement symbolique pour les artistes. Le Casino de Raphaël fut jusqu’à sa destruction pendant le siège de Rome en 1849, l’objet d’un pèlerinage inévitable pour les peintres étrangers: de Ingres à Eckersberg en passant par Turner et Corot, tous ont rapporté de leur séjour romain une toile ou un croquis représentant cette modeste bâtisse. Situé au milieu des vignes surplombant la piazza del Popolo, le casino fut intégré aux jardins de la Villa Borghèse au début du XIXe siècle. La légende séduisante qui l’associait au célèbre peintre de la Renaissance est aujourd’hui largement contestée par les historiens. Bassi, qui depuis plus de vingt ans vit à Rome, choisit un angle de vue proche de celui d’Eckersberg pour représenter le site. Si ses confrères illustrent l’édifice sans chercher à l’animer -appuyant le caractère intemporel de l’endroit- Bassi intègre à la composition différents personnages vêtus à la mode du temps. Au pied de la maison, un jardinier ratisse les feuilles mortes sur les parterres tandis qu’une jeune mère en robe rose se promène avec son enfant sous la fraîcheur d’une ombrelle. Plus loin dans l’allée, deux garçonnets en pantalon blanc et haut bleu s’amusent à l’ombre des pins parasols. Au début des années 1830, la carrière de Giambattista Bassi connaît plusieurs revers de fortune. La critique lui reproche de ne pas réussir à se renouveler en adoptant un style plus romantique, puis finit par l’ignorer complètement. L’artiste poursuit cependant son œuvre, ne cessant jamais de peindre malgré l’oubli du public et la pauvreté des dernières années de sa vie.