Benjamin ULMANN (1829-1884)
Patrocle chez Amphidamas, vers 1863
Huile sur toile
20 x 20,3 cm
Signé en bas à gauche B Ulmann
Esquisse pour le tableau du Salon de 1863
Vendu
D’origine alsacienne, Benjamin Ulmann grandit à Paris. En 1846, il est admis à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de Drolling puis dans celui de Picot. Lauréat du Prix de Rome en 1859, il passe cinq années à la Villa Médicis. Pendant son pensionnat romain, il envoie au Salon de 1863 un tableau sur le thème de Patrocle chez Amphidamas. Assis sur un banc, dans la cour d’une villa antique marquetée de marbre, deux jeunes adolescents jouent aux osselets. À leurs pieds, deux disques reposent sur le sol. Le premier garçon qui nous tourne le dos se protège le visage de son bras alors que le second, ivre de colère, se dresse et lève la main pour frapper son ami. Le sujet de l’œuvre exécutée dans le goût néo-grec -très à la mode sous le Second Empire- est précisé dans le livret du Salon. Benjamin Ulmann emprunte à Homère un passage du chant XXIII de L’Iliade : « Jouant aux osselets, je frappai, dans mon courroux, le fils d’Amphidamas d’un coup imprudent ». Alors qu’Achille pleure sur la dépouille de Patrocle, il se remémore cet épisode sombre de l’enfance de son cousin et amant. La légende à laquelle fait référence le peintre raconte que le jeune Patrocle, alors qu’il n’était encore qu’un enfant, tua son camarade Clitonymos, le fils d’Amphidamas, durant une partie d’osselets. Condamné à l’exil, il fut recueilli par Pélée qui le donna comme compagnon à son propre fils, Achille. Élevés et formés ensemble à l’art de la guerre, les deux amis restèrent inséparables jusqu’à la mort de Patrocle sous les coups d’Hector. Dans l’esquisse de petit format les deux protagonistes sont représentés sensiblement plus jeunes que dans l’œuvre définitive. Les deux compositions restent cependant identiques. Acquise par Napoléon III sur sa liste civile, l’œuvre est offerte directement par l’empereur au musée de Tessé du Mans où elle se trouve encore aujourd’hui.