Joseph PAELINCK (1781-1839)
La Toilette de Psyché dans le palais de l’Amour, vers 1823
Crayon sur papier
29 x 41 cm
Vendu
« Psyché est assise sur un fauteuil pour faire sa toilette ; des nymphes remplissent auprès d’elle l’emploi que l’amour leur a imposé ; les Grâces, par leur danse, tâchent de charmer l’ennui d’une longue toilette ; l’une d’elles au son de la lyre indique les mouvements de la danse ; l’appartement est orné de candélabres, de vases, d’une cassolette d’où s’exhale la fumée des parfums ; le pavé est de mosaïque ; un riche paravent avec une inscription grecque, laisse à découvert la vue du somptueux palais que Psyché habite. » Cette description accompagne la présentation de l’œuvre de Joseph Paelinck dans le livret du salon de Gand de 1823. La Toilette de Psyché dans le palais de l’Amour, acquis par Guillaume 1er et aujourd’hui conservé au Rijksmuseum d’Amsterdam, valut au peintre une médaille d’honneur pendant le salon. Le sujet retenu par l’artiste s’éloigne alors des thèmes tragiques que David avait largement contribué à mettre à l’honneur. En 1823, celui qui fut le maître de Joseph Paelinck à Paris entre 1802 et 1806, vit à Bruxelles en exil. David abandonne lui-même ce répertoire, à la fin de sa vie, au profit de thèmes plus légers et influence toute une génération d’artistes néo-classiques en Belgique. C’est dans la mouvance de ce changement doucereux que Paelinck s’inscrit avec un goût prononcé pour des compositions dont l’ampleur est soulignée par le cadre architectural dans lequel la scène se déroule. Le dessin double-face au crayon est construit sur une mise au carreau propice à son report sur la toile dans son format définitif. On peut déjà y voir l’ensemble des figures dans les postures qu’elles adopteront sur la toile. La structure du décor n’est cependant que suggérée par des lignes de construction et les différents accessoires, lyre, éventail, coffret, lampe sont totalement absents. Seul le fauteuil de Psyché est déjà travaillé en détail sur le dessin, alors que le repose-pieds n’est qu’évoqué par une forme géométrique. L’existence d’une esquisse préparatoire dans une collection privée permet de constater, en outre, des évolutions et des changements à chacune des étapes de la conception de l’œuvre.