Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904)

Léonard de Vinci, vers 1849
Pierre noire sur papier
32,5 x 23 cm
Dédicacé et signé en bas à droite : A mon ami Doré J.L. GÉROME
Provenance : ancienne collection Doré-Graslin

Vendu

En 1849, Jean-Léon Gérôme n’a que vingt-cinq ans et n’est pas encore le chef de file du courant académique de la seconde moitié du siècle. Sous l’influence de son maître Paul Delaroche, il alterne entre sujets inspirés par l’antiquité — participant en cela à l’émergence du goût néo-grec — et œuvres illustrant des anecdotes historiques. Son Michel-Ange montrant le torse du Belvédère à un élève, aujourd’hui conservé au Dahesh Museum of Art, tire son propos d’un épisode de la vie du célèbre sculpteur raconté par Giorgio Vasari dans les Vite. Une esquisse, conçue par Gérôme comme un projet de pendant à cette œuvre, montre Léonard de Vinci libérant des oiseaux pour en étudier l’envol. Redécouverte en 2016, elle semblait totalement inédite et ne pouvait être associée à aucune œuvre achevée ni même à aucun dessin préparatoire. Le regard dirigé vers le ciel, le génie florentin arbore une ample barbe blanche à laquelle se mêle sa longue chevelure. Tracé d’un geste vif à la pierre noire, son visage se dégage sur la feuille par un jeu d’ombrages qui insiste sur sa bouche entrouverte et le caractère aigu de son nez. Gérôme prend pour modèle le portrait réalisé par Delaroche dans l’hémicycle de l’École des Beaux-Arts de Paris sept ans plus tôt et celui qu’Ingres, son modèle incontesté, présenta en 1818 pour illustrer la mort du vieux maître dans les bras de François Ier. De nombreux portraits de Léonard de Vinci existent depuis le vivant même de l’artiste. Raphaël, dans son École d’Athènes peinte au Vatican en 1510, offrait les traits et la large barbe blanche de l’auteur de La Joconde à la figure de Platon. Gérôme a dédicacé ce dessin A mon ami Doré. Il ne peut s’agir ici de Gustave Doré, le célèbre peintre et illustrateur de La Bible et de L’Enfer de Dante, mais plus probablement de Philibert Doré-Graslin. Né en 1819, ce dernier connut JeanLéon Gérôme dans l’atelier de Paul Delaroche où ils étaient élèves ensemble. Abandonnant sa carrière de peintre, Doré-Graslin devint administrateur du musée des Beaux-Arts de Nantes dans les années 1850.

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