Hippolyte LEBAS (1782-1867)

Intérieur à l’antique, vers 1807
Encre et lavis d’encre sur papier
12 x 16,5 cm
Signé en bas à gauche H. Lebas

Vendu

Le jeune Hippolyte Lebas grandit à Paris, rue de Savoie, dans la même maison que son oncle maternel, l’architecte Antoine Vaudoyer. Enfant, il fréquente l’atelier de ce dernier où il découvre sa propre vocation. Après avoir reçu ses premières leçons dans le cercle familial, il étudie aux côtés de Charles Percier et de Pierre Fontaine. En 1803, il part pour l’Italie en s’engageant dans l’escadron des gardes de Murat et profite de ce premier voyage pour dessiner tous les monuments qu’il peut croiser sur sa route. À son retour, Lebas participe au concours du Prix de Rome d’architecture mais termine second, derrière Jean-Baptiste Desdéban. Malgré cet échec, il obtient l’autorisation de séjourner à la Villa Médicis, probablement grâce à l’intervention de son oncle mais sans le titre de pensionnaire. Joseph-Benoît Suvée (1743- 1807) qui dirige les lieux, cède rapidement sa place à PierreAdrien Pâris (1745-1819), qui assure l’intérim dans le courant de l’année 1807. Pâris est un architecte et un décorateur renommé. Chargé par Napoléon Ier de faire l’inventaire des collections d’antiques de la Villa Borghèse puis d’organiser leur transport vers la France, il va s’attacher la collaboration d’Hippolyte Lebas pour réaliser des relevés. Le maître aura sur le jeune architecte une très forte influence. Deux colonnes métalliques divisent l’espace de la feuille en trois parties. À gauche, une tringle horizontale supporte un voile sombre replié sur lui-même découvrant un lit de repos, unique meuble occupant la pièce. Sur la droite, une amphore à figures noires repose sur une balustrade. L’inté- rieur se développe sur trois parois richement décorées de fresques en deux registres, divisées en panneaux séparés par des rinceaux de feuillages et des motifs géométriques. Face à nous, une ouverture dans le mur laisse pénétrer une lumière blanche. Projet d’aménagement d’intérieur néo-classique dans le goût antique pompéien ou simple jeu de reconstitution imaginaire d’une villa romaine, ce dessin au lavis d’encre noire, de petit format, donne à cet espace en boîte ouverte des faux airs de maison de poupée. À son retour en France, Hippolyte Lebas commence par seconder d’autres architectes sur certains grands projets en cours à Paris, tels ceux de la Chapelle expiatoire et du Palais Brongniart. En 1822, il remporte le concours pour la construction de l’église Notre-Dame-de-Lorette dans le quartier de la Nouvelle Athènes. Il peut alors faire toute la démonstration de son talent. Profondément néo-classique, l’édifice s’inspire des églises paléochrétiennes que Lebas a pu étudier durant ses différents séjours romains.

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