François-Léon BENOUVILLE (1821-1859)

Œdipe et Antigone s’exilant de Thèbes, 1843
Huile sur toile
21 x 27 cm
Provenance : fonds familial de l’artiste Bibliographie :
M-M. Aubrun, Léon Benouville, Catalogue raisonné de l’œuvre, Paris, 1981, n°16

Vendu

Ayant réalisé qu’il a tué son père et épousé sa mère, Œdipe se condamne à une vie d’errance après s’être crevé les yeux. Sa fille Antigone lui sert de guide à son départ de Thèbes. Le propos tiré de la tragédie de Sophocle, Œdipe à Colone, sert de sujet pour la phase finale du concours du Prix de Rome de 1843. François-Léon Benouville, malgré son jeune âge, a déjà participé trois fois au concours depuis 1840, et expose au Salon depuis 1838. Formé avec son frère aîné, le peintre paysagiste Achille Benouville, dans l’atelier de François-É douard Picot, Léon obtient le Second Prix cette année-là, cé- dant la première place à Eugène-Jean Damery. Seule l’œuvre du vainqueur étant conservée par l’École, Benouville put ré- cupérer son tableau de grand format à la suite du concours. Il le conserva dans son atelier jusqu’à sa mort, comme peut en attester sa présence dans la vente après décès du 3 mai 1859.

Cette étude, bien que de petit format, est très aboutie. Elle répond en tous points à la description faite de l’œuvre définitive par la critique au moment de l’exposition des propositions des dix candidats. Œdipe, au centre, baisse la tête pour masquer son regard absent et s’appuie sur sa fille Antigone. Il avance vers nous, tel un acteur sur le devant de la scène d’un théâtre. Derrière lui, le peuple de Thèbes frappé par la peste désigne le coupable de cette malédiction divine. L’ensemble de la composition s’inscrit dans un décor de temples antiques d’où émerge la figure d’Athéna au-dessus d’un autel. Le musée d’Orsay a récemment acquis une ré- pétition de cette esquisse. Cette dernière fait partie d’un ensemble d’études de concours offertes par différents peintres à François-Édouard Picot. L’année suivante, sur le sujet de Cincinnatus recevant les dé- putés du Sénat, Léon Benouville ne termina ni premier ni second et dut attendre 1845 pour remporter enfin le Grand Prix avec sa version du Christ au prétoire. Ce succès lui permit de rejoindre l’Italie et la Villa Médicis où il resta cinq années en compagnie de plusieurs anciens élèves de Picot, dont le Montpelliérain Alexandre Cabanel.

À son retour en France, il obtient la reconnaissance publique et officielle avec son Saint François d’Assise, exposé en 1853 et acheté par l’État pour le musée du Luxembourg. Il meurt prématurément de la fièvre typhoïde six ans plus tard alors qu’il n’a que 38 ans. Son dernier tableau, Jeanne d’Arc écoutant ses voix, sera exposé au Salon à titre posthume.

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