Henri-Frédéric SCHOPIN (1804-1880)

Les Amours de Pâris et Hélène, 1829
Huile sur toile
49, 5 x 60,5 cm
Signé et daté en bas à droite Chopin 1829 

Vendu

Henri-Frédéric Chopin est né à Lübeck en Allemagne en 1804 de parents français. Il reçoit ses premières leçons de son père, Jean-Louis-Théodore Chopin, un sculpteur qui travailla aux décors du palais impérial de Saint-Pétersbourg à la demande de Catherine II de Russie. De retour en France, le jeune Henri-Frédéric intègre l’atelier du baron Gros, successeur officiel du peintre Jacques-Louis David et participe au concours du grand prix de peinture dès 1826. Un dessin sur calque datant de cette année-là, conservé à l’École des Beaux-Arts, porte la signature du jeune Henri qui orthographie encore son nom sans le précéder d’un « S ».  Chaque année, il participe au concours en atteignant les phases finales, mais sans succès. 

Le thème des amours de Pâris et Hélène est indissociable du souvenir de la composition de Jacques-Louis David peinte en 1788 pour le comte d’Artois. Le jeune Chopin, sous la direction d’Antoine-Jean Gros, vit dans l’ombre tutélaire du maître mort en exil. Son choix de composition emprunte de nombreux détails à son modèle. Bassin au premier plan, décor à l’antique, brûle-parfum en bronze, siège curule et repose-pieds, de même que le drapé bleu suspendu au second plan, sont presque cités à l’identique. Si la belle Hélène se pare d’une couronne de fleurs, elle conserve la même robe rose que dans l’œuvre de David. Seule la figure de Pâris se démarque nettement de la référence. Au nu davidien Chopin oppose une figure largement drapée d’une toge ocre jaune, sans l’emblématique bonnet phrygien du modèle. Cette omission, de toute évidence volontaire, protège l’œuvre de tout amalgame révolutionnaire en pleine Restauration. Le jeune Pâris reste associé à la lyre déposée sur le lit à col de cygne soutenu par un jeune amour sculpté. L’œuvre, malgré son sujet d’inspiration antique, devient plus romantique que néoclassique sous le pinceau du jeune Chopin. Dans sa technique et son dessin, elle est très proche de son esquisse pour le concours de 1829, sur le sujet d’Hector apparaissant à Enée. 

C’est finalement sous le pseudonyme de Schopin avec un « S » que le peintre remporte le Grand Prix de Rome en 1831. L’arrivée, cette année-là, d’un jeune pianiste polonais du nom de Frédéric Chopin, immédiatement célébré dans tout Paris, incita le peintre à se différencier du musicien par l’ajout d’un S au début de son patronyme. Cette parfaite homonymie, même quelque peu masquée, suscita des confusions dans la presse, faisant souvent des deux hommes, des frères. Cela n’empêcha pas Henri-Frédéric Schopin de faire carrière à son retour d’Italie. Comme tous les lauréats du concours, il obtint de nombreuses commandes et fut un peintre très en vue sous Louis-Philippe. 

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