Félix-Joseph BARRIAS (1822-1907)

Danseuse grecque au tambourin, 1872
Huile sur panneau
32,5 x 24 cm
Signé et daté en bas à droite F. Barrias 72

Acquisition par le musée de La Roche sur Yon

En 1872, le peintre Félix Barrias exécute à la demande de Charles Garnier plusieurs peintures dans le grand foyer du nouvel opéra de Paris. Il travaille aux côtés des peintres Isidore Pils, Paul Baudry et Jules-Elie Delaunay, tous anciens lauréats du Prix de Rome. Barrias réalise trois tympans et un plafond, dont les sujets sont La Musique amoureuse, La Musique dramatique, La Musique champêtre et pour finir La Glorification de l’Harmonie. Danse et musique sont des thèmes récurrents dans l’œuvre du peintre qui réalisa quelques années plus tôt des décors pour le petit salon de l’impératrice à la préfecture de Versailles où déjà La Poésie était associée à La Musique. Ces chantiers importants ne détournent pas l’artiste de l’exécution des œuvres qu’il doit envoyer au Salon ni même des nombreuses commandes privées qu’il reçoit à cette époque.

Dans la cour intérieure d’une villa antique, une jeune femme grecque danse en jouant du tambourin. Sa pose n’est pas sans rappeler celle du danseur dans le groupe de La Danse que Carpeaux réalisa pour la façade de l’opéra cinq ans plus tôt. Comme le jeune éphèbe, la belle danseuse se dresse sur la pointe d’un pied et semble flotter au centre de la composition en levant haut son instrument. Près d’elle, assise sur une margelle, une musicienne l’accompagne au son d’une double flûte. La scène se déroule dans un décor de colonnes ioniques et de mosaïques, typique du style néo-grec initié à la fin des années 1840. Barrias semble se souvenir également du Gynécée que peignit Jean-Léon Gérôme en 1850 et dont il s’était déjà inspiré pour sa Danseuse du Triclinium exposée au Salon de 1864.

Peinte en 1872, la Danseuse grecque au tambourin conserve son cartouche d’origine, où s’ajoute au nom de l’auteur et du titre, la mention H-C pour hors concours. Les livrets du Salon de Paris, tant pour 1872 que pour les années suivantes, ne font aucune mention d’une toile pouvant correspondre à celle-ci. Loin de la capitale, de nombreuses villes françaises organisaient également leur propre salon de peinture. Comme la plupart de ses contemporains, Barrias envoyait certaines œuvres à Toulouse, Lyon ou Nantes pour se faire connaître d’un public plus large. Cette belle danseuse, propre à séduire les amateurs des grandes villes de province, fit peut- être partie de ces envois.

Retour en haut