Armand-Julien PALLIÈRE (1784-1862)
Laocoon, vers 1810
Huile sur toile
40 x 34 cm
Signé en bas à droite APalliere
Vendu
À la veille du dénouement de la guerre, les Troyens découvrent sur la plage désertée par les Grecs un immense cheval de bois. Les habitants, divisés sur le sort qui doit être réservé à l’offrande abandonnée, font appel à Laocoon, prêtre dévoué au culte de Poséidon. Celui-ci les met en garde et réclame la destruction de ce qu’il juge être une fausse idole. Au même instant, deux serpents surgissent de la mer et se saisissent des fils du prêtre, Ethron et Melanthos, avant de le démembrer à son tour. Les Troyens pensent alors qu’Athéna se venge de l’outrage qui lui est fait et, rassurés par la nature de l’offrande, laissent entrer le cheval piégé dans l’enceinte de la ville. À la nuit tombée, les Grecs peuvent sortir de la sculpture et prendre la cité, mettant ainsi fin à la guerre commencée dix ans plus tôt.
L’épisode de la mort de Laocoon est un sujet rare dans la peinture occidentale. Il inspire Armand-Julien Pallière, qui aborde cette œuvre de jeunesse sans autre référence probable qu’une sculpture arrivée depuis peu d’Italie pour être exposée au musée Napoléon. Ce groupe en marbre antique fut découvert à Rome en 1506 (selon la légende, en présence de Michel-Ange) puis fit partie des œuvres d’art réclamées par le général Bonaparte suite au traité de Tolentino en 1797. Elle resta en France pendant plus de quinze ans, sous le regard des artistes et des savants, avant de repartir pour le Vatican en 1815.
Comme son jeune frère Louis-Vincent-Léon (1787-1820), Armand-Julien Pallière se forme auprès de son père, le peintre bordelais Jean-Baptiste Pallière, avant d’intégrer l’atelier du peintre François-André Vincent à Paris. Il concourt à de nombreuses reprises pour le Prix de Rome sans succès, alors que son frère est finalement lauréat en 1812. Armand-Julien expose au Salon dès 1808 et jusqu’à son départ en 1817 pour l’Amérique du Sud. Durant la traversée à bord du SMS Augusta, il fait la connaissance de Marie-Léopoldine d’Autriche (1797-1826), la future impératrice du Brésil. Cette rencontre lui ouvre les portes de la cour brésilienne où le futur empereur Pierre Ier (1798-1834) lui commande une série de portraits ainsi que plusieurs vues de la capitale Rio de Janeiro.