Louis-Jacques DUBOIS (1768-1843)
Autoportrait au chevalet, 1794
Huile sur panneau
43 x 37,5 cm
Signé et daté sur la droite Dubois – 1794
Vendu
Les Dubois forment une véritable dynastie de peintres. Le père, Louis Dubois, peintre décorateur actif dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, eut au moins trois enfants qui suivirent ses traces : Étienne Dubois (1766-1839) dit Dubois père, Louis-Jacques, né deux ans plus tard, appelé Dubois aîné et Jean-François, qui prit le nom de Dubois le jeune. Du dernier de ces artistes nous ne savons que peu de choses, si ce n’est qu’il exerçait une activité de peintre entrepreneur à Paris. Étienne se forma dans l’atelier de Joseph-Laurent Malaine, dessinateur de fleurs à la manufacture des Gobelins, tandis que Louis-Jacques fut l’élève du célèbre Jacques-Louis David, au moins jusqu’en 1801.
Cette année-là, Étienne et Louis-Jacques s’associent au peintre décorateur Antoine-Ferdinand Redouté, le frère aîné du peintre de fleurs, Pierre-Joseph Redouté. Ensemble, ils travaillent sur les décors du châ- teau de Compiègne, sous l’Empire puis sous la Restauration. La contribution la plus importante d’Étienne est constituée d’un ensemble de huit panneaux peints représentant les différentes sortes de lys pour le salon des Fleurs, signés et datés de 1810. Louis-Jacques fut pour sa part chargé de la réalisation des six dessus-de-porte du salon des dames d’honneur de l’Impératrice, représentant Junon, Minerve, Flore, Cérès, Diane et Hébé.
Le jeune homme qui nous fixe de son regard bleu, assis devant son chevalet, doit avoir tout au plus vingt-cinq ans, l’âge de Louis-Jacques à la date de réalisation de cet autoportrait. Coiffé d’un tricorne, toujours en vogue à la fin du XVIIIe siècle, le jeune artiste se représente en train de peindre un décor de cadre en trompe-l’œil, nous désignant ainsi sa spécialité. La touche est nerveuse et le trait de crayon reste visible sous la couche de peinture posée en glacis. Le caractère vibrant du traitement du visage, de même que le fa presto avec lequel sont traités vêtement et fond, trahissent l’enseignement davidien.