Auguste-Barthélémy GLAIZE (1807-1893)
Paolo et Francesca, vers 1845
Huile sur toile
54 x 45 cm
Signé en bas au centre A. GLAIZE
Acquisition du musée Fabre de Montpellier
Originaire de Montpellier, Auguste-Barthélémy Glaize connut la renommée de son vivant. Après une formation chez les frères Devéria, Glaize exposa au Salon à partir de 1836 et reçut de nombreuses commandes pour des édifices religieux de la capitale et de sa ville natale. Hésitant à ses débuts entre la peinture de genre et la peinture d’histoire, il évolua tout doucement vers le style académique en vogue sous le Second Empire. Le sujet de ce tableau, troubadour par excellence, autorise une datation assez précoce dans l’œuvre du peintre, probablement vers le début des années 1840.
L’histoire des amours de Francesca da Rimini et Paolo Malatesta est tirée du chant V de L’Enfer de Dante. Le thème fut souvent exploité par les artistes du XIXe siècle, d’Ingres à Cabanel, de manière élégamment courtoise ou au contraire, profondément dramatique. Chez Glaize, le moment retenu est celui où les deux amants abandonnent leur «pieuse» lecture et échangent un baiser fougueux. Le mari trompé de Francesca apparaît à contre-jour par une ouverture donnant sur le couloir. Rien ne transparaît de sa fureur sur la toile et son épée vengeresse est masquée par le muret de pierre. Par ces choix de composition, le peintre occulte la suite funeste de l’histoire au profit d’une scène galante dans le goût médiéval. Le mobilier et le décor semblent faire plus référence au médiévisme prôné par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc que par le style troubadour à la mode au début du règne de Louis-Philippe. Glaize eut plusieurs élèves, dont son propre fils Léon qui connut comme lui le succès et reçut des commandes multiples, dont une partie des décors de l’Hôtel de Ville de Paris.
Les œuvres d’Auguste-Barthélémy Glaize sont aujourd’hui conservées dans de nombreux musées. Les femmes gauloises, l’un de ses chefs-d’œuvre de très grand format, exposé au Salon de 1851, vient d’être restauré par le musée d’Orsay. Le musée Fabre à Montpellier conserve plusieurs de ses peintures, dont un portrait d’Alfred Bruyas, le célèbre mécène et ami de Gustave Courbet.