François-Louis DEJUINNE (1786-1844)
La maison de Michel-Ange à Rome, vers 1820
Huile sur toile
46 x 41 cm
Vendu
François-Louis Dejuinne fut probablement l’élève préféré d’Anne-Louis Girodet-Trioson. Entré dans l’atelier à l’âge de dix-sept ans, il resta proche de son maître jusqu’à la mort de ce dernier en 1824. Sous la Restauration, il reçut plusieurs commandes officielles pour les châteaux de Versailles et de Trianon. Il participa régulièrement au Salon et exposa en 1821 un portrait de Girodet peignant Pygmalion et Galatée (cette peinture fut acquise par le musée de Montargis en 2006). Trois ans plus tard, le graveur Jean-Baptiste Aubry-Lecomte présenta au Salon plusieurs lithographies dont une d’après Dejuinne titrée : Maison de Michel-Ange Buonarroti, située au pied du Capitole. Elle porte également les mentions d’usage indiquant : peint par Dejuinne en 1820. – Lithogra. par Aubry-Lecomte 1823.
La cage d’escalier de la casa Buonarroti à Rome fut immortalisée au XIXe siècle dans plusieurs peintures et dans de nombreux dessins. Granet a lui-même traité le sujet avec le même angle de vue en 1806. La composition de la gravure d’Aubry-Lecomte est presque en tous points identique à celle du tableau que nous présentons. On peut voir le maître de la Renaissance tenant un carnet à dessin dans sa main. Il montre à l’un de ses élèves le modèle du dessin qu’il vient de tracer : une femme jouant avec un enfant sur les marches de l’escalier. Derrière Michel-Ange, le passage ouvre sur une vue extérieure constituée d’une fontaine à tête de lion. Un petit élément cependant diffère clairement entre la peinture et sa version gravée : au premier étage, un personnage regarde la scène, la tête posée sur son bras. Dans la peinture, il s’agit d’un jeune garçon alors que la gravure nous montre distinctement une jeune femme.
Le tableau de Dejuinne qui n’apparaît dans aucun livret du Salon est pourtant mentionné comme exposé durant l’édition de 1819 par le comte de Clarac dans un article paru en 1841. Il n’est pas évident que le tableau que nous présentons soit celui réalisé en 1820, auquel la lithographie fait référence, mais éventuellement une redite postérieure. Il est même possible, comme le voulait l’usage, que le peintre ait confié cette deuxième version comme modèle pour le graveur. Le changement de figure serait donc le fait de l’interprétation de ce dernier. En 1824,
François- Louis Dejuinne exposa au Salon un tableau qui semble avoir été conçu tel un pendant à cette composition, La maison du Tasse à Sorrente, œuvre réapparue en 2009 en vente publique.