Alexandre-Marie COLIN (1798-1875)

Vendu

Le Christ au jardin des Oliviers, 1864
Huile sur toile
27 x 35 cm
Signé et daté en bas à gauche A. COLIN 1864

Vendu

«Alors il lui apparut un ange du ciel pour le fortifier». C’est par ces mots tirés de L’Évangile selon saint Luc que le livret du Salon de 1865 accompagne le tableau que présente le peintre Alexandre-Marie Colin. L’artiste qui dans ses jeunes années fréquenta l’atelier de Girodet fut l’ami de Delacroix, Géricault et Bonington. Il rencontra ce dernier en Normandie en 1821 et l’accompagna en Angleterre en 1825. Membre incontournable des cénacles romantiques, il débuta au Salon dès 1819 et y présenta vingt-neuf œuvres tout au long de sa carrière. L’esquisse de petit format présente une composition cintrée dans sa partie supérieure. Préparatoire à l’œuvre exposée au Salon, elle est datée de l’année précédente.

Le Christ, retiré pour prier à Gethsémani sur le mont des Oliviers, est soutenu par un ange qui lui annonce l’imminence de son sacrifice. À l’arrière-plan, en contrebas de la scène, les apôtres sont plongés dans un profond sommeil. Le peintre choisit de représenter le Christ prostré et la tête penchée, au moment où il se résigne à affronter son destin. S’il se souvient jusque dans la touche de l’œuvre que Delacroix présenta en 1827 sur le même sujet, il l’épure de tous les sentiments exacerbés propres à la génération romantique. Œuvre tardive d’un peintre à la longue carrière, cette esquisse montre la persistance romantique du style de Colin. Réalisée sous le Second Empire, l’œuvre s’inscrit dans la continuité de la restauration de la peinture religieuse en France débutée dans la première moitié du siècle, tant par les académiques que par les romantiques. Dominée par les élèves issus des ateliers d’Ingres et de Delaroche, la peinture à sujet chrétien est encore à cette époque alimentée par la commande publique. Le tableau définitif, exposé au Salon de 1865, n’est cependant pas acheté par l’État et semble avoir disparu aujourd’hui. Ce modello reste donc, dans l’attente, le seul témoignage de sa composition.

Quatre ans après la réalisation de cette peinture, l’artiste cessa de participer aux salons annuels. Héritier de plusieurs générations d’artistes, il mourut en 1875, laissant après lui une descendance qui offrit à l’histoire de l’art un grand nombre de peintres, de dessinateurs et d’architectes. Trois de ses filles furent artistes : Héloïse épousa le peintre Auguste Leloir, Anaïs sa cadette se maria avec l’architecte Gabriel Toudouze, et Laure avec le peintre Gustave Noël. La génération suivante donna également plusieurs artistes à l’arbre familial.