Félix ZIEM (1821-1911)

Peintre face au château Saint-Ange à Rome, vers 1842
Mine de plomb et aquarelle
17 x 25,5 cm
Signé en bas à gauche

Vendu

Fils d’un émigré polonais d’origine arménienne, Félix Ziem grandit à Dijon où il suit une formation d’architecte. Il s’installe à Marseille puis, au hasard d’une rencontre avec le duc d’Orléans qui apprécie grandement ses croquis, il change de carrière et ouvre une école de dessin sur le Vieux-Port. Le succès ne se fait pas attendre. À vingt-et-un ans, il quitte Marseille et découvre l’Italie. Venise d’abord qui influencera son œuvre jusqu’à la fin de sa carrière, puis Rome en 1842. Réalisé au lavis d’encre brune, ce dessin nous propose une vue de Rome depuis les bords du Tibre. Le peintre s’est représenté lui-même en projection, alors qu’il dessine le château Saint-Ange. Nous connaissons plusieurs dessins et aquarelles de même sujet et composition, dont l’un est daté de 1849. Cependant, un élément permet d’appuyer l’antériorité et le caractère in situ de ce dessin. Effectivement, Ziem a rédigé au revers de la feuille le premier jet d’une lettre d’amour enflammée :

 « Je passais tous les jours à cette boîte implacable déplorant ton oubli et souffrant horriblement de ce mal qui raye le cœur en l’éprouvant quand un jour ce matin je reçus ta charmante lettre pleine d’amour où tu n’as pas craint de répéter dix fois ce mot si cher. Cette parole immense que tu n’as pas même pensé murmurer dans nos baisers brûlants… »

 En tête de cette lettre l’artiste a inscrit à l’encre violette : Comte Maltzan. Cette mention nous apprend l’identité de la destinataire de ces lignes : la comtesse Charlotte de Maltzan (1827-1861) avec qui le peintre a entretenu une relation dans les années 1840, avant qu’elle n’épouse le Comte Guillaume de Pourtalès en 1848. Ziem se maria finalement en 1904, à l’âge de quatre-vingt-trois ans avec sa fidèle compagne, Alice-Ursule Treilles, avec qui il vivait depuis 1876. Il se vantait devant les frères Goncourt, en 1882, d’avoir fait six mille trente-neuf conquêtes féminines. Peintre prolixe, il travaillera jusqu’à sa mort en 1911 et on estime sa production à plus de dix mille œuvres.

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