Ruelle en Italie, vers 1860
Fusain, pierre noire et craie blanche
38,5 x 28,5 cm
Signé du cachet en bas à droite
Provenance : Ancienne collection Eugène Corbin
Vendu
Ami de Jean-Jacques Henner et de Jean-Baptiste Carpeaux, Charles Sellier est considéré comme un précurseur du mouvement symboliste qui se développera à la fin de son siècle. Originaire de Nancy, il remporte le Prix de Rome en 1857 sur le sujet de La Résurrection de Lazare. S’ensuit le fameux séjour en Italie comme pensionnaire de la Villa Médicis jusqu’en 1863. Pendant cette période, il voyage et travaille sans relâche, produisant plus d’une cinquantaine de toiles. Œuvre après œuvre, il affirme un style et une technique empreints d’une profonde singularité et marqués par une certaine forme d’intériorité. Cette vue d’une ruelle italienne, tracée au fusain et à la craie blanche sur un papier chanvre, a la saveur d’un souvenir évanescent. Le lieu ne semble pas identifiable et de toute évidence n’est pas le sujet premier. L’ombre d’une arche au centre de la composition absorbe tout ce qui l’entoure et l’œil se doit d’insister avant d’entrevoir une figure féminine pourtant baignée de lumière. De retour en France, il ne rencontre pas totalement le succès qu’il mérite ; d’un naturel taciturne, il fuit les mondanités de la vie parisienne. Très vite, il rejoint sa ville natale pour prendre la direction de l’école de peinture et de dessin de Nancy. Ses œuvres, rares, ont été léguées en grande partie à la ville de Nancy où elles sont visibles aujourd’hui.