Jean-Victor SCHNETZ (1787-1870)
Portrait de Térésina, 1824
Étude pour La diseuse de bonne aventure
Huile sur toile
33 x 41 cm
Vendu
D’abord élève de Jean-Baptiste Regnault (à partir de 1802), Jean-Victor Schnetz rentre dans l’atelier de David en 1812. Il y fait la connaissance de Léopold Robert et de François-Joseph Navez avec qui il se lie d’une profonde amitié. L’artiste tente à maintes reprises le concours du Prix de Rome sans succès et n’obtient finalement qu’un second prix en 1816. L’année suivante ayant atteint l’âge limite pour le concours, il décide de rejoindre l’Italie par ses propres moyens et arrive enfin à Rome au printemps de 1817. Il loue un atelier Via del Babuino, à proximité de celui d’Ingres, et parcourt la campagne romaine en quête de sujets. Il partage certains de ses modèles avec Léopold Robert, son ami d’atelier, et avec Géricault dont il devient un proche. Il y rencontre également sa compagne Maria Grazia, une belle Italienne qui lui servira souvent de modèle. Le peintre étudie principalement les thèmes de foi populaire qui l’inspirent et exécute des tableaux aux ambiances méditerranéennes, très en vue au début de la monarchie de Juillet malgré leur caractère exotique et qui feront l’objet des sarcasmes de Baudelaire. Depuis l’Italie, il finit par connaitre le succès en pleine bataille entre néo-classiques et romantiques. Il invente en effet une voie médiane, consistant à traiter de manière classique des sujets pittoresques tirés de la vie quotidienne des paysans et des brigands.
Notre esquisse, représentant un visage de femme tourné vers la droite, est préparatoire pour son tableau du Salon de 1824 : La diseuse de bonne aventure. Ce tableau parmi les plus célèbres de l’artiste connut un tel succès cette année-là qu’il en exécuta au moins six versions. La première est aujourd’hui conservée au musée d’Arras. Le thème de la diseuse de bonne aventure est une thématique courante dans l’histoire de la peinture depuis Le Caravage. Ici il est rapproché d’un épisode mythique de l’enfance de Félix Peretti, futur pape Sixte Quint au milieu du XVIe siècle. La jeune mère du futur pape possède les traits de la compagne de son ami Léopold Robert, Térésina, la sœur de Maria Grazia, sa propre compagne. Les trois personnages, en costumes contemporains, se détachent sur un fond de paysage de la campagne romaine.
De retour en France, il mène une brillante carrière : élu en 1837 à l’Académie des Beaux-Arts, il retourne à Rome, en 1841, pour succéder à Ingres comme directeur de la villa Médicis, pendant cinq ans. Il retrouvera ce poste à la fin de sa carrière, en 1853 et ce jusqu’en 1866.