Théodore CARUELLE D’ALIGNY (1798-1871)

Daphnis et Chloé, vers 1822
Huile sur toile
29 x 22 cm

Vendu au musée département de l’Oise, Beauvais

Théodore Caruelle d’Aligny, naît dans la Nièvre où il réside jusqu’à l’âge de 11 ans avant de s’installer avec sa famille à Paris. Il s’inscrit dans l’atelier du peintre Watelet auprès duquel il apprend les bases du paysage composé. Celui-ci l’incite à travailler sur le motif. Dans un second temps il intègre l’atelier de Jean-Baptiste Regnault, peintre d’histoire, pour parfaire sa formation. Il expose pour la première fois au Salon en 1822 où il présente un Daphnis et Chloé dont le sujet est tiré d’un roman pastoral de l’antiquité écrit par Longus. Il est intéressant de remarquer qu’une nouvelle édition corrigée et complétée par Paul-Louis Courier est paru en 1821.

Le tableau du Salon de 1822 est aujourd’hui disparu. Notre esquisse représente les deux protagonistes de la scène, au centre d’un paysage de sous-bois. Le format cintré dans la partie supérieure est aujourd’hui masqué par son encadrement. Le musée du Louvre conserve un dessin sur papier calque dont la composition et le format sont identiques à notre esquisse peinte. Un autre dessin de Caruelle d’Aligny reprenant Daphnis et Chloé, décentrés dans un paysage beaucoup plus présent, et conservé à la bibliothèque Doucet, doit correspondre à la composition définitive dont la description mentionne la supériorité du paysage sur les personnages. Notre esquisse est mentionnée dans le catalogue Aubrun (non-localisée) sous le Numéro 1 ou 2, comme acquis lors de la deuxième vente Caruelle d’Aligny par un dénommé Baptiste pour la somme de 10 Francs.

C’est en 1822 après ce premier envoi au Salon que Caruelle rencontre Corot, dans l’atelier de Jean Victor Bertin. Cette rencontre sera déterminante pour la carrière des deux peintres. Il entreprend seul le voyage en Italie, rejoint en 1825 par Corot. De retour en France, précurseur de l’école de Barbizon, il est l’un des tout premiers à travailler régulièrement dans la forêt de Fontainebleau. Il obtient également une certaine reconnaissance officielle et des commandes d’État. En 1860 il est nommé à la direction de l’école des Beaux-Arts de Lyon à la demande d’Orsel et de Bonnefond.