Virgile illustré par GIRODET et GERARD

Vendu

Bucolica, Georgica et Aeneis
Publié en 1798 par Didot l’ainé à Paris
Reliure de Bradel l’Ainé
Historique :
Collection Edouard Mounier
Collection Mounet-Sully

Vendu

La famille Didot est probablement l’une des plus célèbres dans le monde de l’édition et de l’impression. Cette dynastie a commencé au début du XVIIe siècle avec François Didot (1689-1757), mais c’est son fils François-Ambroise Didot (1730-1804) dit Didot l’aîné qui apportera les innovations majeures en imprimerie comme « la presse à un coup » qui permet de multiplier par deux la vitesse du tirage, « le point typographique » appelé également « point Didot » qui régularisera la mesure des caractères, le papier vélin, plus blanc et plus lisse que le papier vergé. Avec son fils Firmin Didot (1764-1836) il créa le célèbre caractère d’imprimerie Didot.

 François Ambroise se retira en  1789, confiant son imprimerie à son fils ainé Pierre Didot (1761-1853), appelé également Didot l’aîné, et sa fonderie à son fils cadet Firmin. Les deux frères s’unirent pour porter l’art du livre à son sommet. Bien qu’ayant travaillé pour la monarchie, les Didot ne furent pas inquiétés sous la Révolution, leurs compétences uniques, les rendant indispensables pour l’impression d’assignats impossibles à contrefaire.

En 1797, à la suite de l’Exposition nationale où il avait obtenu la médaille d’or, il fut autorisé, à titre d’encouragement, à installer ses presses au Louvre, dans l’ancien local de l’Imprimerie royale. Il y resta jusqu’en 1805 et y exécuta des éditions in-folio d’une qualité remarquable, illustrées par les meilleurs artistes du moment. Elles constituent la « Grande collection », dite « du Louvre ». Pierre Didot demande le concours des plus grands artistes de son temps. Il utilise les nouveaux caractères typographiques gravés et fondus par son frère Firmin, d’une grande élégance. La beauté des caractères, du papier et des gravures de ses livres, ainsi que l’exactitude de la correction, le mirent au rang des premiers imprimeurs du monde.

Durant la Révolution les vertus antiques sont magnifiées, la République des Grecs et la République Romaine sont une source d’inspiration pour de nombreux révolutionnaires. Les auteurs de l’antiquité sont remis au goût du jour. En 1791  Pierre Didot l’idée d’une nouvelle collection d’auteurs antiques et modernes, illustrés par les meilleurs artistes de son temps dans un format imposant : l’in-folio. Le premier ouvrage de cette collection sera « le Virgile ». Pour ce projet de grande envergure Pierre Didot fait appel à David pour réaliser les illustrations. Celui-ci refuse mais charge deux de ses meilleurs élèves Gérard et Girodet de réaliser ces 23 compositions. David semble avoir supervisé l’exécution de ces dessins préparatoires, sans être jamais cité. Firmin Didot gravera de nouveaux caractères spécialement pour cette édition qui sera imprimée sur du papier vélin d’une blancheur immaculée. L’ouvrage sera publié en langue latine en 1798. Le tirage est limité à 250 exemplaires, signé et numéroté de la main de Pierre Didot. Sa parution constitua un événement, présenté à l’Institut il fit l’objet d’un rapport par une commission nommée à cet effet. La qualité de l’ouvrage, fait sensation, on peut lire dans ce rapport : « On croirait impossible d’imaginer mieux, si Didot lui-même n’annonçait qu’il espère faire un pas au-delà dans l’édition de Racine qu’il projette ».

Notre exemplaire porte le numéro 33 sur les 250 exemplaires publiés. Une étiquette à l’intérieur de la reliure porte la marque de Bradel l’ainé. François Paul Bradel (1757-1827) fut l’un des plus célèbres relieurs de la fin du XVIIIe.

On peut voir également sur la première page le paraphe de ses deux anciens propriétaires :

– Edouard Mounier (1783-1843) homme politique Français qui fut auditeur au Conseil d’Etat, puis secrétaire de Napoléon en 1809. Il deviendra par la suite directeur général de la police et pair de France en 1819.

-Mounet-Sully (1841-1916), célèbre acteur, nommé sociétaire de la Comédie-Française en 1874,  renommé pour avoir interprété les plus grands  rôles de la tragédie classique.
 
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