Jean Victor BERTIN (1767-1842)
La Statue ou L’intérieur d’un parc, c.1800
Huile sur toile
21 x 16,5 cm
Vendu
Jean–Victor Bertin entre en 1785 à l’âge de 18 ans à l’Académie royale dans l’atelier de Doyen. En 1788 il est cité comme élève de Valenciennes, maître qui laissera une marque indélébile dans sa production et dont il se revendiquera jusqu’en 1825. Sous cette influence, Bertin se spécialise dans le paysage composé, italianisant et idyllique. Sa carrière débute réellement au Salon de 1793 et il y participera chaque année, et ce jusqu’à la fin de sa vie.
Mme Gutwirth dans le catalogue raisonné de l’Œuvre du peintre publié en 1974, recense 147 peintures dans les collections publiques et privées. Les œuvres du début de carrière y sont rares et le plus souvent simplement citées. Si les peintures exposées au Salon entre 1793 et 1799 semblent aujourd’hui disparues ou non localisées, celle de 1800 intitulée Intérieur d’un parc est aujourd’hui assimilée au tableau conservé au Musée Magnin de Dijon sous le titre La Statue.
Notre peinture est identique à celle-ci, tant par le sujet que par le format et le support. Un seul élément de la composition varie :
Dans le coin reculé d’un parc à l’italienne, près d’un bâtiment de servitudes longé par un canal, une statue à l’antique se dresse sur un mur bordant un bois. Sur la gauche dans l’ombre apparaît une femme drapée de rouge les deux mains posées sur un panier. C’est là l’unique différence avec la version du musée Magnin, où le personnage est en bleu, la main gauche rabattue sur la poitrine.
D’autres versions de la même composition sont également apparues sur le marché de l’art ces dernières années comme chez Artcurial (Paris, 21/06/2010), pour une toile de même format avec la femme drapée de bleu. Dans ce cas, la mention d’un cachet Belot au revers de la toile (absente sur notre tableau) semble plutôt attester d’un ricordo postérieur à 1805.
Nous pouvons signaler également une autre peinture de même sujet, attribuée à Bertin (?) mais cette fois sur panneau, passée en vente chez Chambelland-Giafferi-Doutrebente, à Paris en 2001.
Le succès des paysages de Bertin fut tel à son époque, qu’il en répéta les compositions à maintes reprises. Plusieurs œuvres lui furent commandées pour le palais du Trianon et le château de Fontainebleau. Ses envois au Salon étant régulièrement achetés par l’Etat, afin d’enrichir les musées de province, il en faisait des redites destinées à une clientèle d’amateurs privée. Son talent fut apprécié par des collectionneurs prestigieux, tels que le duc de Berry ou le banquier Jacques Laffitte.
Notre tableau, au même titre que celui du Musée Magnin, pourrait correspondre à la composition exposée au Salon de 1800. L’absence de signature et de datation (fait courant chez Bertin en début de carrière) ou de marquage sur la toile, de même que le manque de documentation relative à ces deux tableaux, ne permettent pas de trancher sur l’identité du prototype. Cependant la toile et le châssis autorisent une datation précoce vers 1800.