Jean Léon GÉRÔME (1824-1904)

Etude de Pifferaro, vers 1870
Mine de plomb sur papier
32 x 20 cm
Certifié par Aimé Morot en bas au centre

Vendu

Originaire de Vesoul Jean-Léon Gérôme part très tôt pour Paris où il entre dans l’atelier de Paul Delaroche. Bien qu’ayant échoué à plusieurs reprises au Prix de Rome il part avec son maître en Italie en 1843. Ce voyage marquera durablement son oeuvre et l’année de son retour et de son ultime échec pour le Grand Prix, il connait le succès au Salon de 1846 avec son tableau de style néogrec Le combat de coqs.

Les femmes italiennes, effarouchées ou mélancoliques, de même que les pifferari croisés dans la campagne italienne, lui fourniront les sujets d’innombrables tableaux jusqu’à la fin de sa vie.

Notre dessin représente justement un de ces pifferari, musiciens ambulants qui, même hors d’Italie, jouaient aux coins des rues de Londres ou de Paris. Cette feuille à la mine de plomb est à rapprocher pour un tableau de 1870 intitulé Pifferari à Londre qui fait aujourd’hui partie de la collection Edward T. Wilson dans le Maryland (n°196 du catalogue Ackerman).

Londres 1870

Hering, spécialiste du peintre, suppose que cette toile a été réalisée à Londres d’après des modèles locaux, ce que les mentions en bas de notre feuille semblent confirmer. Effectivement l’angle des rues où l’artiste a pu voir ces musiciens est clairement indiqué : West Street et Oxford Street en bas à gauche de ce dessin.

Le personnage du dessin représenté est celui du premier plan dans le tableau, au centre de la composition. Il s’agit d’un homme de trois-quarts dos portant cape et chapeau à large rebord et jouant de la cornemuse traditionnelle.  Dans l’œuvre définitive il est accompagné d’un jeune joueur de basson et d’un enfant à la flûte.

Artiste français parmi les plus célèbres de son temps, Jean-Léon Gérôme occupe une place importante dans l’histoire de la peinture et de la sculpture. Parangon de la peinture académique du Second Empire, il apparait souvent mais de manière caricaturale comme le peintre « Pompier » par excellence, opposant systématique à toute innovation en art et à l’impressionnisme en particulier. Cette image c’est peu à peu estompée à la fin du XXe siècle et la récente rétrospective de son œuvre au Musée d’Orsay ainsi que le regain d’intérêt du marché de l’art ont finit par redonner toute sa place à ce peintre majeur.

À sa mort en 1904 c’est un autre peintre, son gendre et collaborateur, Aimé Morot qui se charge d’authentifier par un paraphe les feuilles préparatoires laissées sans signature dans l’atelier. Notre dessin porte cette mention sous les pieds du musicien.

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