Raoul ULMANN (1867-1941)

Le Remorqueur, vers 1899
Huile sur panneau
25 x 23 cm
Dédicacé et signé en bas à gauche A mon ami Dauvergne / R. A. Ulmann
Provenance présumée : collection Adolphe Dauvergne (1865-1924)

Vendu

Petit-fils de l’artiste alsacien Abraham Ulmann et neveu du peintre Benjamin Ulmann, Raoul Ulmann décide de poursuivre la tradition familiale et se forme à l’Académie Julian auprès de William Adolphe Bouguereau et de Tony Robert-Fleury. Il débute au Salon en 1889 avec une vue de La Chapelle Saint-Marc, à Tréveneuc en Bretagne et devient membre de la Société libre des artistes français en 1892. Avec les autres sociétaires, il participe régulièrement aux expositions officielles en présentant des vues inspirées par la Bretagne et la Hollande. À partir de 1899, année où il expose neuf peintures, son attention semble se porter sur les vues de Paris et plus particulièrement sur le fleuve qui traverse la capitale. Les titres de ses œuvres reflètent alors son intérêt pour la lumière et ses variations au fil des heures du jour.

Peint avec vivacité sur un petit panneau d’acajou presque carré, Le Remorqueur montre un bateau à vapeur longeant l’île de la Cité, sur la Seine. Au centre, les deux tours et la flèche de Notre-Dame de Paris se détachent en une imposante silhouette brune sur un ciel blanc mouvementé. Les traces visibles du pinceau laissent transparaître la réserve du support de bois rouge et ne cachent en rien le geste rapide de l’artiste. Ulmann semble prendre un grand plaisir à étudier les fumées noirâtres s’échappant des hautes cheminées des remorqueurs qui parcourent la Seine. Ces bateaux, propulsés par de puissantes machines à vapeur, avaient pour mission de tractionner à l’aide d’un câble les lourdes péniches qui traversaient Paris sur le fleuve. Ce thème inspirera au peintre plusieurs autres œuvres dont une toile qu’il exposera au Salon de 1904. La petite huile non datée porte une dédicace « A mon ami Dauvergne » certainement destinée au peintre méconnu Adolphe Dauvergne.

Tout au long de sa carrière, Raoul Ulmann reçoit les honneurs de l’État qui lui achète ou lui commande des œuvres dont certaines seront affectées aux décors de l’Assemblée nationale ou du palais de l’Élysée. En 1909, la célèbre galerie Georges Petit lui consacre une rétrospective sur laquelle François Monod, dans le journal Art et Décoration, écrit des commentaires élogieux. Lauréat du prix Puvis de Chavannes en 1931, Raoul Ulmann termine ses jours à Neuilly-sur-Seine où il s’éteint le 28 juin 1941. Aujourd’hui, plusieurs de ses peintures sont conservées au musée d’Orsay, au musée des Beaux-Arts de Quimper ou au musée Bonnat-Helleu à Bayonne.

Retour en haut