Michel DUMAS (1812-1885)

Académie d’homme assis, vers 1834
Huile sur toile
81 x 64,5 cm
Mention peinte en bas à droite Donné par M Dumas
Marque de toile au revers Haro au génie des arts

Vendu

La pratique du nu est considérée depuis le XVe siècle en Italie comme l’aboutissement de la formation artistique. Réalisées d’après modèle vivant, les séances de nu sont instituées en France par l’Académie royale de peinture dès sa création en 1648. Le terme d’académie est utilisé à cette époque pour désigner la représentation, peinte ou dessinée, d’un homme nu, les modèles devant être exclusivement masculins. Au début du XIXe siècle, les ateliers poursuivent cette pratique de manière systématique et Ingres, après David, en fait l’une des bases de la formation classique. Dans les cartons légués par le maître à sa ville natale, on peut retrouver quelques dessins témoignant de cet exercice imposé. Ils portent les signatures de Lugardon et Pradier, artistes d’origine suisse, ou celles des frères Flandrin, Paul et Hippolyte, natifs de Lyon.

En 1834, Ingres s’apprête à fermer son atelier pour rejoindre Rome, où il vient d’accepter le poste de directeur de la Villa Médicis, lorsqu’un nouveau Lyonnais se présente à la porte de l’atelier. Michel Dumas, qui a débuté son apprentissage dans l’atelier de Claude Bonnefond comme les Flandrin, vient donc retrouver auprès du maître une importante communauté de peintres originaires des bords du Rhône. Malheureusement, son séjour chez Ingres ne fut que de très courte durée, ce dernier quittant Paris avant la fin de l’année. Représenté de profil assis sur trois blocs de bois, le jeune homme qui pose nu tend le bras dans un geste qui rappelle celui de l’Adam de Michel-Ange. Le traitement des muscles et le jeu de lumières marqué sur son dos renvoient à la leçon davidienne tout en conservant le souvenir des œuvres de Théodore Géricault. La toile porte au revers le cachet de la maison Haro, le fournisseur attitré d’Ingres. Une tradition voulait que les artistes offrent, après leur formation, quelques-uns de leurs travaux d’étude comme modèles pour des écoles de dessin. Ingres offrit à cet effet certaines de ses académies de jeunesse à l’école de dessin de Montauban. La mention peinte en bas à droite de la peinture, Donné par M Dumas, devait permettre aux jeunes élèves travaillant d’après cette toile d’en connaître le donateur.

En 1836, Michel Dumas assiste, sur recommandation d’Ingres, les peintres Victor Orsel et Alphonse Périn pour la réalisation des peintures de l’église Notre-Dame-de-Lorette, dont la construction vient de s’achever à Paris. À la fin du chantier, il part rejoindre son maître à Rome. Depuis l’Italie, il envoie régulièrement des œuvres au Salon, et c’est en 1845 que le public le découvre avec son Fra Giovanni Angelico da Fiesole (aujourd’hui au musée de Langres).

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