Léon FLEURY (1804-1858)

Le Temple d’Esculape à Pompéi, vers 1828-1830
Huile sur papier marouflé sur toile 
26,5 x 32,5 cm
Provenance : collection Maurice Druon (1918-2009)

Vendu

Formé auprès de son père le peintre Antoine-Claude Fleury, Léon Fleury entre à l’École des Beaux-Arts en 1821, puis intègre l’atelier de Jean Victor Bertin où il rencontre Camille Corot. En 1825, faute de moyens financiers, le jeune artiste ne peut suivre immédiatement son camarade sur la route de l’Italie et doit attendre 1827 pour le rejoindre. Les éléments précis concernant son séjour sont rares et le plus souvent sa présence en un lieu n’est connue que grâce à la correspondance de ses amis ou par les annotations portées sur ses œuvres. « Fleury qui vit à Rome juste comme moi […] travaille depuis le matin jusqu’au soir ; puis se couche pour recommencer la même chose le lendemain. » Ces quelques mots rédigés par Corot dans une lettre datée du 2 février 1828 décrivent le tempérament de son ami pendant leur séjour italien. Nous savons que les deux peintres s’installent quelque temps dans la région de Naples pour travailler sur le motif. À cette occasion, Fleury peut se rendre sur le site de Pompéi comme en atteste une toile aujourd’hui conservée au musée Hèbre de Rochefort et provenant de l’ancienne collection d’Alexandre Fiocchi. Titrée au revers par l’artiste « Pompéi, Place du Forum », cette huile sur papier représente avant tout un paysage au sein duquel les ruines antiques paraissent anecdotiques tant la place est laissée à l’opposition entre ciel et montagne dans une recherche spécifique sur la lumière du jour finissant. La découverte d’une nouvelle œuvre de Fleury réalisée à Pompéi permet de mettre en avant une recherche bien différente. 

Au centre de la feuille, le peintre a choisi de représenter un autel de pierre installé devant l’entrée d’un temple en ruine. Découvert entre 1766 et 1768 derrière l’Odéon, ce temple est le plus petit de Pompéi. Trouvé sur les lieux, un chapiteau orné d’une tête d’homme barbu longtemps identifiée comme une représentation du dieu Esculape a donné au monument son nom d’usage. Au pied d’un large perron à neuf degrés s’élève l’autel de tuf orné de triglyphes, sur lequel Fleury a concentré son intérêt. L’antique site de pierre, traité grâce à un jeu d’ocres et de gris, est dominé par un ciel d’un bleu laiteux qui laisse apparaître la couleur orangée du papier préparé. Quatre trous d’épingle encore visibles aux angles du support confirment la réalisation de l’œuvre in situ. La technique très enlevée de Fleury renvoie aux études faites par Achille-Etna Michallon au même endroit quelques dix ans plus tôt. 

À son retour en France, Léon Fleury n’hésite pas à exposer certaines études réalisées sur le motif pendant son voyage en Italie. Au Salon de 1831, le roi Louis-Philippe fait l’acquisition de sept de ses huiles sur papier dont quatre sont encore conservées au château de Compiègne.

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