Léon FLEURY (1804-1858)

Vue de Bruxelles, prise de la place du Palais du Roi, vers 1834
Huile sur toile
57 x 81 cm
Signé en bas à gauche Léon Fleury
Exposition : Paris, Salon de 1834 (n° 722) ; Valenciennes, salon de 1835
(n° 190)
Bibliographie : Suzanne Gutwirth, « Léon-François-Antoine Fleury, peintre d’après nature », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 1981, n° 18, p. 195 (non localisé, non reproduit)

Vendu



Après sa formation dans l’atelier de Jean Victor Bertin et un séjour de deux ans en Italie aux côtés de Corot, le peintre Léon Fleury débute sa carrière au Salon de 1831. Cette année-là, il expose des paysages italiens et des vues du nord de la France. Par la suite, le peintre alternera la présentation de sujets de plein air réalisés en Italie ou dans la forêt de Fontainebleau avec des paysages composés en grand format plus à même de lui valoir des récompenses et des commandes officielles. Dans la perspective du Salon de 1834, le peintre travaille sur son tableau, Vue de Bruxelles, prise de la place du Palais du Roi

Le choix de ce sujet permet à Léon Fleury de répondre à une certaine actualité politique. Peu de temps après la révolution de Juillet qui met fin au règne des Bourbons, la ville de Bruxelles se soulève à son tour et la Belgique devient un État indépendant en octobre 1830. En juin de l’année suivante, Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha est désigné pour monter sur le trône du nouveau royaume. Veuf et sans héritier, le roi décide d’épouser l’une des filles de Louis-Philippe, Louise d’Orléans, le 9 août 1832. Le couple s’installe au palais royal de Bruxelles constitué de la réunion de quatre hôtels particuliers construits au XVIIIe siècle sur l’actuelle place des Palais. 

Pour saisir sa composition, Léon Fleury choisit l’une des extrémités de la place située entre l’entrée du parc royal et l’hôtel de Grimbergen avec au centre, derrière le haut parapet, l’emblématique tour de l’hôtel de ville. Le peintre anime son sujet d’une multitude de figures, d’un carrosse et de deux calèches attelées. Sur la droite, un couple d’élégants ignore un petit mendiant qui leur tend la main, tandis qu’un jeune musicien, assis adossé à un édicule, semble chercher notre regard. Le garçon qui lui sert de modèle est représenté dans la même pose et avec les mêmes vêtements sur plusieurs petites toiles de Corot, dont une conservée à la National Gallery of Art de Washington D.C. et une autre au musée des Beaux-Arts de Reims. Durant leur séjour italien, Fleury et son ami sont accompagnés de deux jeunes porteurs – Salvatore Mariotti et Filippo Nanfanelli – qui les suivent chargés de leur matériel alors qu’ils peignent sur le motif. L’affection de Fleury pour Salvatore résonne dans cette vue de Bruxelles comme un souvenir nostalgique de l’Italie.

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