Imre Tímár, dit Emeric TIMAR (1898-1950)

Esmeralda, Quasimodo et Frollo, vers 1942
Illustration pour Notre-Dame de Paris
Technique mixte sur papier
26 x 18 cm
Signé en bas à droite Timar
Bibliographie : Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Paris, À l’Emblème du Secrétaire, 1942, T.3 reproduit en frontispice 

Acquisition par la Maison Victor Hugo, Paris

Emeric Timar naît à Budapest en 1898. Durant son adolescence, le jeune homme voit l’effondrement de l’Empire austro-hongrois et assiste au morcellement, puis à la réunification de sa Hongrie natale. Fuyant l’instabilité de la région, il quitte Budapest en 1925 et décide de tenter sa chance à Paris. Comme de nombreux artistes européens, Timar est attiré par l’effervescence artistique de la capitale. Rapidement, il fait la connaissance du peintre et graveur Jacques Villon dont il devient l’assistant et auprès duquel il se spécialise dans le domaine de l’illustration. Entre 1930 et 1949, il travaille pour de nombreux éditeurs et produit des images fortes en variant les techniques, de l’eau-forte à la lithographie en passant par le burin et l’aquatinte. Il réalise des planches pour illustrer les livres d’auteurs contemporains, tel que Crainquebille d’Anatole France et contribue à la réédition de plusieurs grands classiques de la littérature comme Faust de Goethe. 

En 1942, la maison d’édition parisienne À l’Emblème du Secrétaire décide de publier en trois volumes Notre-Dame de Paris, le chef d’œuvre de Victor Hugo, et confie les illustrations à Timar. L’artiste réalise pour l’ouvrage quatre-vingt-quatre compositions en couleur dont quatorze hors-texte. La première planche du troisième tome est gravée d’après une œuvre peinte sur papier. L’œuvre jouant sur de forts contrastes montre Esmeralda debout au centre de la composition. Emmaillotée telle une momie dans un drapé blanc, elle lève la tête, ferme les yeux et pose sa main gauche sur son épaule dans un geste de résignation face au destin. À sa droite, Quasimodo est représenté tel un monstre défiguré aux dents de vampire. Les mains jointes, il regarde l’élue de son cœur. Au second plan, comme coincé entre la belle et les limites de l’image, Claude Frollo, le terrible archidiacre de Notre-Dame, serre sa tête entre ses mains alors que son corps noir disparaît sur le fond sombre de l’œuvre d’où n’émerge, sur la gauche, qu’une emblématique gargouille. La technique de cette œuvre préparatoire est complexe. Sur une feuille de papier partiellement préparée, Timar a travaillé ses fonds avant de relever les figures et certains détails avec une peinture blanche épaisse à la cire. Certains détails ont été grattés ou même arasés à la lame d’un couteau pour créer des effets de transparence avant que l’ensemble ne reçoive une couche d’un vernis teinté légèrement ocré.  

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