Guillaume DUBUFE (1853-1909)

Esquisse pour le plafond du foyer de la Comédie-Française, vers 1885
Crayon et craie blanche sur papier
34 x 24 cm

Vendu

Guillaume Dubufe est issu d’une dynastie d’artistes : son père Édouard et son grand-père Claude-Marie furent des portraitistes célèbres. Sa mère Juliette, qui pratiquait la sculpture, était la fille du compositeur Joseph Zimmerman et la belle-sœur de Charles Gounod. Après une première formation au sein de sa famille, Dubufe fils entre à l’École des Beaux-Arts où il a pour maîtres Alexis-Joseph Mazerolle et Alexandre Cabanel. En 1877, le jeune peintre débute au Salon avec une étude de jeune femme, une aquarelle à sujet oriental, un portrait et une toile d’inspiration mythologique. Cette variété, preuve de ses multiples talents, atteste égale- ment de ses hésitations sur la voie à suivre. Disposant d’une importante fortune, il s’achète un hôtel particulier avenue de Villiers dans lequel il vit avec son épouse et installe son atelier. Rapidement, il décide de se spécialiser dans la grande décoration. Durant sa carrière, il reçoit plusieurs commandes importantes et réalise des décors monumentaux pour les plafonds du buffet de la gare de Lyon, de l’Hôtel de Ville de Paris, de la bibliothèque de la Sorbonne ou de la salle des fêtes de l’Élysée.

Au début des années 1880, l’artiste propose à la direction de la Comédie-Française de réaliser gracieusement un plafond pour le foyer du public. L’illustre institution conserve déjà une œuvre de son père : un portrait de Rachel, la célèbre actrice interprétant Camille dans l’Horace de Corneille. La composition est achevée et dévoilée en 1885. L’ensemble simule une ouverture vers le ciel dans un esprit néo-baroque et représente une allégorie du théâtre : la Comédie et la Tragédie (Thalie et Mélpomène) entourent la Vérité au centre, élevée dans les cieux par deux génies ailés. Guillaume Dubufe réalise plusieurs esquisses pour ce plafond ainsi qu’un grand nombre de dessins pour chacune des figures.

Sur l’une de ses feuilles d’étude, le peintre représente un même garçonnet aux cheveux longs dans deux attitudes différentes. Le modèle pose nu et adopte les postures des deux génies ailés. Dans la partie supérieure, comme suspendu dans les airs, il tend le bras pour retirer le voile qui masquera la figure de la Vérité ; plus bas, il tient un loup dans sa main gauche. Dans les deux cas, tracé à la pierre noire et relevé de blanc, le personnage tourne le visage en direction du spectateur. Couvert d’honneur tout au long de sa carrière, Guillaume Dubufe meurt en 1909 sur un bateau naviguant en direction du Brésil. En 2018, le musée des Avelines à Saint- Cloud a consacré au peintre et à sa famille une exposition, complétée d’un catalogue.

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