Cornelis CELS (1778-1859)

Portrait de Jean-Michel Cels, 1847
Huile sur toile
73 x 61,8 cm
Signé et daté sur le dossier du fauteuil C.CELS 1847

Jusqu’à la redécouverte récente d’un ensemble de quatorze peintures représentant des ciels, nous ne connaissions du peintre belge Jean-Michel Cels que quelques lignes lapidaires aux contenus souvent erronés dans des dictionnaires spécialisés et quelques œuvres isolées dans des musées prestigieux. Son père Cornelis Cels fut au contraire un peintre célèbre et reste l’une des figures dominantes de la peinture néo-classique en Belgique. Formé à Anvers puis à Bruxelles dans l’atelier d’André Lens (1739-1822), Cornelis Cels vint à Paris en 1800 pour retrouver son compatriote, Joseph-Benoît Suvée (1743-1807). Sur les conseils de ce dernier, il voyagea en Italie durant sept années, passant par Florence et Naples, tout en résidant principalement à Rome où il fut membre de l’Académie de Saint-Luc. À son retour en 1820, il prit la direction de l’académie de Tournai puis s’installa définitivement à Bruxelles en 1827. Cornelis est déjà un artiste accompli et âgé lorsqu’il réalise le portrait de son fils Jean-Michel. Représenté assis face à nous, palette à la main, le peintre se détache sur un fond de paysage qui laisse une large place au ciel et aux nuages. Une bordure noire entourant la composition nous indique, grâce au débordement de la main du peintre, que Jean-Michel n’est pas installé en extérieur devant le motif mais devant la toile qu’il est en train de peindre. Nous ne pouvons qu’imaginer l’émotion de Cornelis peignant son fils qui s’engage dans la carrière. À cette époque, le jeune artiste de vingt-huit ans vit toujours chez ses parents à Bruxelles dans la maison-atelier du 12 boulevard Barthélémy. Il se prépare à exposer publiquement son travail pour la première fois pendant l’exposition nationale des Beaux-Arts de 1848 qui doit se tenir à Bruxelles. À cette occasion, Jean-Michel présente trois paysages d’Italie, deux scènes de genre et une série de dessins. L’accueil de ses œuvres par la critique n’est cependant pas des plus chaleureux. Son échec au salon de Bruxelles en 1848 puis sa participation sans échos au Salon de Paris deux ans plus tard semblent avoir dissuadé le peintre de se confronter au public. Pour autant, il ne cessera jamais de peindre et préservera sa production des regards étrangers jusqu’à sa mort en 1894. Le corpus des œuvres connues du peintre, bien que réduit en nombre, montre une préoccupation presque exclusive, depuis sa prime jeunesse et jusqu’à la fin de sa vie, pour l’étude des nuages. L’œuvre sur laquelle le jeune peintre travaille dans ce portrait est semblable à celles qui ont été redécouvertes puis exposées en janvier 2018.

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