Auguste-Xavier LEPRINCE (1799-1826)

Les Carrières de Montmartre, vers 1822-1824
Lavis d’encre et crayon sur papier
20 x 27,5 cm 
Localisé en bas à gauche Montmartre
Annoté sur support d’origine Leprince

Acquisition par la Fondation Custodia, Paris

Auguste-Xavier Leprince né le 28 août 1799 à Paris est le fils d’Anne-Pierre Leprince, un peintre et lithographe auprès duquel il se forme très tôt à l’art du dessin. Ses premières œuvres abouties, réalisées entre 1816 et 1819, représentent surtout des paysages ruraux animés de bétail, dans l’esprit des maîtres hollandais du XVIIIe siècle. Lorsqu’il débute au Salon en 1819, Leprince expose six peintures de paysage et reçoit une première médaille. Très rapidement, le jeune artiste est soutenu par le collectionneur Alexandre Du Sommerard et par la duchesse de Berry, qui achètent ses œuvres. Les toiles qu’il présente en 1822 et 1823 lui assurent une grande renommée et font écrire au critique Féréol Bonnemaison que « sa carrière est désormais glorieusement ouverte devant lui ». Alors qu’il est encore très jeune et fort de son succès, Auguste-Xavier Leprince ouvre un atelier à Paris dans lequel il forme ses deux jeunes frères, Robert-Léopold et Pierre-Gustave mais également d’autres élèves tels qu’Eugène Lepoittevin et Nicolas Alexandre Barbier.

En compagnie de son frère Robert-Léopold, il parcourt la France en quête de motif et découvre la Picardie, les alentours de Montmorency, d’Écouen, de Provins et fréquente la forêt de Fontainebleau. Une dizaine de carnets à dessins conservés au musée du Louvre permettent de suivre Auguste-Xavier Leprince dans ses différents voyages. Entre 1823 et 1824, il se rend en Suisse puis visite la Normandie d’où il rapporte des vues du Havre, de Rouen et de Honfleur. Malgré ses déplacements, parfois lointains, la succession des dessins au fil des pages montre que l’artiste revient régulièrement à Paris. À cette époque, la colline et les carrières de Montmartre sont situées en dehors des limites de la ville et Leprince y vient régulièrement pour travailler. Une douzaine de dessins, pour la plupart réalisés à la pierre noire ou au crayon, montre le caractère encore rural de ce village au nord de la capitale. L’artiste y croque avec rapidité les moulins, les masures, un âne, ou s’arrête un instant pour saisir le panorama et annote ses pages de carnets « à Montmartre ». Une autre feuille inédite, portant la même annotation, représente l’entrée des carrières. Tracée en noir et largement encrée au lavis brun, la masse rocheuse y prend l’aspect d’un site de haute montagne. En bas au centre, deux silhouettes laissées en réserve se détachent devant une ouverture marquée par un aplat d’encre noire. 

Travailleur acharné, Auguste-Xavier Leprince ne ménage pas ses efforts pour répondre aux nombreuses commandes qu’il reçoit et en 1826, épuisé, il tombe malade, probablement atteint par la tuberculose. Son état refusant de s’améliorer, il se rend à Nice en compagnie de son père pour se reposer mais la maladie vient à bout de ses forces et le peintre s’éteint le 26 décembre à l’âge de vingt-sept ans. 

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