Auguste de FORBIN (1777-1841)

Les Cascatelles de Tivoli, 1830
Huile sur toile
60 x 47 cm
Signé et daté en bas à droite FORBIN – 1830

Vendu

Auguste de Forbin est l’un des plus proches amis de François Marius Granet. Tous deux originaires de la région d’Aix-en-Provence, ils fréquentent la classe de Jean-Antoine Constantin à l’école municipale. Suite au décès de son père en 1793, le jeune homme se rend à Paris où il est bientôt rejoint par Granet. Ensemble, ils suivent les cours du paysagiste Jean-Louis Demarne avant d’intégrer le prestigieux atelier de Jacques-Louis David. Après une brève carrière dans l’armée, Forbin part pour l’Italie et décide de se consacrer pleinement à la peinture. Installé à Rome, il envoie régulièrement des œuvres au Salon. Son style et ses thèmes, proches de ceux de Granet, montrent l’influence de leur premier maître. À partir de 1814, le peintre entame une longue carrière à la tête de l’administration des Beaux-Arts. Nommé en 1816 directeur général des musées royaux en remplacement de Dominique-Vivant Denon, il fait agrandir le Louvre et crée au palais du Luxembourg un musée destiné aux artistes vivants.

Grâce à ses nouvelles fonctions, Auguste de Forbin voyage beaucoup et se rend jusqu’au Proche-Orient et en Égypte. Il retourne également plusieurs fois en Italie et publie ses récits de voyage illustrés par ses dessins. Comme peintre, il présente presque annuellement au Salon des paysages inspirés tant par l’Italie que par l’Orient. En 1830, Forbin travaille sur plusieurs toiles, illustrant des sites syriens ou romains dont certaines sont exposées au Salon l’année suivante. La vue des Cascatelles de Tivoli qu’il peint la même année est absente des livrets. Cadrée depuis les aménagements de la grotte de Neptune en contrebas des cascatelles, l’œuvre adopte un point de vue proche de celui choisi par Granet pour une toile de 1810. À la différence de son ami, Auguste de Forbin s’est approché du gouffre pour exclure les aménagements touristiques qu’il laisse derrière lui et rendre au site sa dimension naturelle. En lieu et place des visiteurs, le peintre place un berger qui surveille ses chèvres. La masse rocheuse d’où s’écoulent les eaux et qui occupe la majeure partie de l’œuvre est dominée par quelques bâtiments accrochés au sommet de la falaise se détachant sur une étroite bande de ciel. Les nuages traités en larges aplats de blanc attirent la lumière et contrastent avec la pénombre des rochers couverts d’une végétation grimpante.

Après la révolution de 1830, Auguste de Forbin est confirmé dans ses fonctions par Louis-Philippe et apporte son soutien au choix de Granet comme directeur du château de Versailles. Lourdement affecté par un accident vasculaire cérébral en 1841, Forbin décède peu de temps après. Deux ans plus tard, la publication d’un ouvrage titré Portefeuille du comte de Forbin permet de découvrir, comme l’indique le sous-titre, ses tableaux, dessins et esquisses les plus remarquables. Cet ensemble composé de quarante-cinq gravures est alors accompagné d’un texte du comte de Marcellus. Probablement inconnue déjà à cette époque, la vue des Cascatelles de Tivoli n’y est ni évoquée, ni reproduite.

 

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