Vue du Vatican depuis le Tibre, vers 1862
Aquarelle sur papier
8,5 x 18 cm
Cachet de la vente d’atelier en bas à gauche (Lugt 228b)
Bibliographie : M.-M. Aubrun, Catalogue raisonné de l’œuvre, n° D. 346
Vendu
À presque trente ans, Achille Benouville, élève de l’École des Beaux-Arts, va bientôt atteindre la limite d’âge après laquelle il ne pourra plus participer au concours. Peintre de paysage ayant débuté au Salon dès 1834, Achille remporte in extremis le premier Prix de paysage historique sur le sujet d’Ulysse et Nausicaa et reçoit la somme de 600 francs pour financer son voyage à Rome. Avec son frère cadet Léon, peintre également, qui vient de gagner le prestigieux concours de peinture d’histoire, Achille quitte Paris pour commencer son pensionnat à la Villa Médicis. Le peintre connaît déjà bien l’Italie où il a fait trois séjours, dont le dernier en compagnie de son ami Corot en 1843. La durée officielle de son pensionnat terminée, Achille décide de rester en Italie alors que son frère retourne en France pour entamer une brillante carrière. Installé à Rome, le peintre fréquente toujours la Villa Médicis en invité et continue d’arpenter les environs de la ville à la recherche de motifs.
La campagne de Rome attire depuis longtemps Achille Benouville qui vient y dessiner depuis plus de dix-sept ans. Nous pouvons l’imaginer, en février 1862, longeant les bords du Tibre pour la énième fois. Aux portes de la ville, qu’il vient de quitter par le nord, l’artiste s’arrête, se retourne puis s’installe sur le rivage pour regarder en direction du Vatican. À cet endroit, le fleuve semble large et sur le ciel bleu, au loin, se détache l’imposant dôme de la basilique Saint-Pierre. Pour travailler, il choisit l’une de ses techniques de prédilection : l’aquarelle. De ce point de vue, l’artiste peut détailler à la pointe du pinceau les moindres détails de l’architecture et les bâtiments situés à l’ouest de la cité pontificale. Son œuvre terminée, il reprend la route, toujours vers le Nord, puis au bout de quelques kilomètres, s’arrête de nouveau. Le ciel romain s’est couvert de lourds nuages et le dôme qui domine la ville n’est plus qu’une lointaine silhouette bleutée.
Achille Benouville demeure en Italie jusqu’en 1870, année de la mort de son épouse. De retour à Paris, il s’installe rue Visconti et poursuit sa carrière en répétant les motifs des paysages vus en Italie. Le peintre entreprend également plusieurs voyages dans les Pyrénées qui lui inspirent de nouvelles compositions et retourne quelques fois en Italie. Durant les vingt dernières années de sa vie, il participe régulièrement au Salon avant de s’éteindre en 1891 à l’âge de soixante-quinze ans.