Paul FLANDRIN (1811-1902)

Paysage, la solitude du berger, vers 1850-55
Huile sur papier marouflé sur toile
36,5 x 28 cm
Signé en bas à gauche Paul Flandrin

Vendu

Paul Flandrin est l’un des rares élèves d’Ingres, avec Édouard Bertin et Alexandre Desgoffe, à s’être spécialisé dans l’art du paysage. Issu d’une famille de peintres lyonnais, Paul prend ses premières leçons de dessin avec son frère aîné Auguste. Après des études à l’école des Beaux-Arts de Lyon, il se rend avec son autre frère Hippolyte à Paris où ensemble ils rejoignent l’atelier d’Ingres en 1829. Quelques années plus tard en 1832, Hippolyte remporte le grand Prix de Rome de peinture d’histoire et intègre la villa Médicis. Paul, vainqueur cette année-là du concours d’esquisses de paysage historique, échoue cependant au Grand Prix. Il décide néanmoins de rejoindre son frère à Rome auprès d’Ingres pour parfaire sa formation. Son attirance pour le paysage ne fait que se renforcer en découvrant la campagne romaine et les lumières de l’Italie. Dès son retour en France en 1839, Paul expose régulièrement au Salon mais tarde à connaître un véritable succès. Ses œuvres, souvent titrées simplement «Paysage », sont marquées par un sentiment de sérénité. Étagée sur les deux tiers inférieurs de la composition, la campagne méridionale représentée par Flandrin est faite d’une terre d’ocre lumineuse et d’une végétation sauvage en camaïeu de vert. Le bosquet central, couronné par un arbre au feuillage argenté est parsemé de baies rouges et de fleurs blanches. L’ensemble est dominé par un ciel clair d’où émergent deux oiseaux en plein vol. Allongé au premier plan, un berger vêtu à l’antique s’est réfugié dans l’ombre en quête de fraicheur. Isolé, appuyé sur un baluchon de toile, il tient son bâton de marche qu’un fin rayon de soleil éclaire. Au loin, sur la gauche, minuscule, une bergère surveille le troupeau de moutons. Aucun chemin apparent ne semble pouvoir relier les deux figures, esseulées le temps d’un instant. Peinte à l’huile sur papier, technique de prédilection des peintres voyageurs, cette œuvre est à rapprocher d’une autre exposée par le peintre au Salon de 1855 et acquise par l’État en 1861. Titrée Solitude, elle représente un paysage où les montagnes dominent la vallée et un lac au bord duquel un homme, vêtu d’une large toge rouge dans l’esprit de l’antique, s’est allongé. L’ensemble des paysages de Paul Flandrin dégage une impression commune de calme et de sérénité. Ses petites figures isolées, par jeu de miroir et d’identification, nous invitent à une solitaire contemplation. Héritier des paysagistes du début de son siècle, tels que Pierre-Henri de Valenciennes et Jean-Victor Bertin, Flandrin poursuivit sa carrière jusqu’à sa mort en 1902.

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