Paul FLANDRIN (1811-1902)

Vue de la campagne de Rome, 1835
Huile sur papier marouflé sur toile
30 x 45 cm
Au revers à l’encre Paul Flandrin – Campagne de Rome – 1835
Marque Haro sur le châssis
Provenance : descendants de l’artiste

Vendu

Paul Flandrin est l’un des rares élèves d’Ingres, avec Édouard Bertin et Alexandre Desgoffe, son futur beau-père, à s’être spécialisé dans l’art du paysage. Issu d’une famille de peintres lyonnais, Paul prend ses premières leçons de dessin avec son frère aîné Auguste. Après des études à l’école des beaux-arts de Lyon, il se rend avec son autre frère Hippolyte à Paris où ensemble ils rejoignent l’atelier d’Ingres en 1829. Quelques années plus tard en 1832, Hippolyte remporte le grand prix de Rome de peinture d’histoire et intègre la Villa Médicis à Rome. Paul remporte cette année-là le concours d’esquisses de paysage historique mais échoue au Grand Prix. Il décide néanmoins de rejoindre son frère à Rome auprès d’Ingres pour parfaire sa formation. Son attirance pour le paysage ne fait que se renforcer en découvrant la campagne romaine et les lumières de l’Italie. D’une grande pureté, la composition de ce paysage à l’huile sur papier est divisée en deux par la ligne d’horizon. Dominée par un ciel bleu strié de nuages et par la crête des montagnes, la partie inférieure est traitée avec un jeu de brun, d’ocre et de vert. L’ambiance étrangement lunaire de cette terre vierge de toute intervention humaine exclut le caractère anecdotique auquel les peintres s’attachent habituellement en découvrant la campagne romaine. Paul Flandrin n’intègre ni les ruines antiques ni les buffles qui font souvent le charme des œuvres de ses confrères. Seule la présence de deux figures, minuscules et perdues sur un chemin creusé au cœur du vallon, accentue par contraste l’impression d’un vide infini. Tel l’abbé Pierre Froment dans Rome, roman de Zola publié en 1896, Paul Flandrin nous confronte à « la campagne romaine [qui] s’étendait par échappées immenses, nue et majestueuse, tel qu’un désert de mort, d’un vert glauque de mer stagnante. » Dès son retour en France en 1839, Paul expose régulièrement au Salon mais tarde à connaître un véritable succès. À partir de 1852, soutenu par l’état qui lui achète des œuvres, le peintre débute sa carrière officielle. Une photo prise dans son atelier peu de temps avant son décès en 1902 montre cette Vue de la campagne de Rome parmi d’autres de ses peintures. Ce cliché témoigne de l’attachement de l’artiste pour ce paysage qu’il conserva près de lui pendant soixante-sept années.

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