Merry-Joseph BLONDEL (1781-1853)

Apollon jouant de la flûte au pied du temple de Vesta, vers 1815-1820
Huile sur toile
22 x 27 cm
Signé en bas à gauche Bl
Au revers : Marque Belot (attestée de 1806-1824)

Vendu

Au bord d’une rivière, assis sur la souche d’un arbre,  Apollon joue de la flûte. Un homme tenant une lyre et une jeune femme, passant sur le chemin, viennent de s’arrêter pour l’écouter. Le dieu des arts couronné de lauriers se détache sur un fond de paysage dominé par l’antique temple de Vesta, à Tivoli. Le sujet de ce petit tableau peint par Merry-Joseph Blondel n’est pas évident. La présence du temple antique, immédiatement reconnaissable, peut suggérer l’épisode, rare, où Apollon tente de séduire la déesse Vesta (Hestia chez les Grecs) qui a fait vœu de chasteté comme Diane et Minerve. Merry-Joseph Blondel étudie la peinture dans l’atelier de Jean-Baptiste Regnault. À l’École des Beaux-Arts, il remporte un grand nombre de récompenses, jusqu’à sa victoire au concours du Prix de Rome en 1803 sur le sujet d’Énée portant son père Anchise. Pour des raisons politiques, il doit cependant attendre 1809 pour partir en Italie et rejoindre la Villa Médicis à Rome grâce au soutien de son maître. Durant son séjour, il fréquente Ingres, autre pensionnaire, qui réalise son portrait. De retour à Paris après un séjour italien réduit à trois années au lieu de quatre, Blondel expose régulièrement au Salon. Apprécié sous la Restauration, il reçoit rapidement un grand nombre de commandes comme décorateur. À ce titre, il participe aux décors du Louvre, à ceux du nouveau palais Brongniart et réalise vingt-et-une peintures pour la galerie de Diane au château de Fontainebleau. Blondel affectionne les sujets rares, voire d’invention, inspirés par la mythologie antique, comme en témoignent certaines des compositions pour la galerie de Diane. Cet Apollon jouant de la flûte semble un prétexte à la réunion de plusieurs souvenirs de son séjour en Italie. La vue de Tivoli où le temple de Vesta domine l’Aniene, servant de décor à la scène, doit directement s’inspirer de l’un des dessins réalisés par l’artiste lorsqu’il visitait les alentours de Rome. La figure d’Apollon s’inspire des ignudi, figures androgynes de Michel-Ange au plafond la chapelle Sixtine, et reprend la posture du célèbre Torse du Belvédère conservé au Vatican. Le support de la toile portant la marque du marchand Belot atteste d’une réalisation de cette peinture peu de temps après le retour de l’artiste en France.

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