Jacques-Joseph MAQUART (1803-1873)

Le Fau de Verzy, 1844
Crayon sur papier
20,2 x 26,4 cm
Signé en bas à gauche J.J. Maquart
Daté et annoté en bas à droite 1844 – Croquis d’après nature

Vendu

Occupant l’intégralité de la surface de la feuille, un arbre tortueux à l’aspect de bonsaï géant développe ses branches trop lourdes en une infinité de ramifications qui retombent vers le sol. Il s’agit de l’un des célèbres faux de Verzy que l’on peut rencontrer dans la forêt du même nom, près de Reims. Le mot « fau », désignant le hêtre en ancien français, dérive du latin « fagus » alors que le terme « hêtre », utilisé actuellement, est d’origine germanique. Les rameaux de ces arbres forment des coudes qui se soudent entre eux par anastomose et les font qualifier de tortillards. Trois promeneurs se sont arrêtés près de lui. Le premier, cigarette à la bouche, s’est étendu à l’ombre de son ramage ; le second, debout de profil, joue du pipeau tandis qu’un troisième s’éloigne, fusil ou bâton au bras. Leur présence, en apparence anecdotique, permet au dessin d’échapper à la simple étude savante et témoigne d’un moment d’amitié partagée. L’auteur de cette feuille datée de 1844 a pris soin de signer et de préciser « croquis d’après nature » pour attester de sa présence.

Jacques-Joseph Maquart est un peintre, dessinateur, lithographe et mécène, originaire de la ville de Reims. Jeune adulte, il se forme à Paris dans différents ateliers puis rentre dans sa région natale où il fonde La Société des amis des arts et devient membre de l’Académie nationale de Reims. Par la suite, il se fait connaître pour ses très nombreuses illustrations des paysages et monuments rémois. Entre 1838 et 1842, Maquart entreprend différents voyages, en Suisse, en Italie et en Espagne d’où il rapporte plusieurs dessins. Il semblerait également qu’il se soit très tôt intéressé à la photographie.

En 1860, sa fille Jeanne-Émilie épouse Casimir Ranson, futur maire et député de Limoges, mais décède un an plus tard en donnant naissance à leur fils. Jacques-Joseph Maquart quitte alors Reims pour Limoges où il s’installe et prend en charge l’éducation artistique de son petit-fils Paul-Élie Ranson, futur peintre nabi, ami de Paul Gauguin, Paul Sérusier et Maurice Denis. À Limoges, Maquart poursuit ses activités artistiques et savantes en devenant vice-président de La Société archéologique et en participant à la création du musée de la céramique. Cette institution conserve un portrait sur porcelaine le représentant à l’âge de soixante-dix ans, œuvre d’Elina Yvetot.

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