Isidore PILS (1813-1875)

Le Christ prêchant dans la barque de Simon, 1860
Ricordo du Salon de 1846
Huile sur toile
37,5 x 55 cm
Signé et daté en bas à droite I.Pils – 1860
Au dos cachet de cire de la vente d’atelier
Historique : offert par le prince Stirbey à Édouard Dantan en 1894

Vendu

À l’âge de douze ans, le jeune Isidore Pils débute sa formation auprès du peintre Guillaume Lethière et rejoint plus tard l’atelier de François-Édouard Picot à l’École des Beaux-Arts. Fort de l’enseignement de ce deuxième maître, il remporte en 1838 le Grand Prix de peinture qui lui ouvre les portes de la Villa Médicis à Rome. Ingres, alors directeur des lieux, le reçoit à son arrivée. De santé fragile, tuberculeux, le jeune peintre doit rapidement quitter la Villa pour partir en convalescence à Ischia durant l’été 1839. Les six années passées en Italie furent difficiles pour l’artiste qui ne se remit jamais totalement de sa maladie. En plus de ses envois annuels à l’Académie, il travaillait à différentes idées de composition, plus ambitieuses les unes que les autres. Dans une lettre datée du 16 aout 1840, écrivant à son ancien élève, Picot évoque l’un de ses projets pour le dissuader de trop se disperser. Cette composition pour laquelle Pils venait de réaliser un premier dessin avait pour sujet Le Christ prêchant dans la barque de Simon.

Cette idée, finalement laissée à l’état d’ébauche pendant la période italienne, fut reprise par Isidore Pils dès son retour en 1845. L’œuvre définitive, de très grand format (350 x 450 cm) fut exposée au Salon de l’année suivante et lui valut une médaille du jury. Bien que réalisée après son retour en France, elle porte la mention Rome à côté de la signature, en souvenir du lieu de son élaboration. Quinze ans plus tard, Pils réalise un ricordo, souvenir de cette composition. Le traitement rapide de cette œuvre où les visages sont tout juste esquissés met en avant les couleurs vives des vêtements des différents personnages. La figure du Christ, placée au centre sur la barque, se détache sur un fond de ciel sans nuages et sépare la composition en deux parties. À gauche, Pierre et Jean, parmi les apôtres, sont facilement reconnaissables ; à droite, un groupe d’hommes et de femmes installé sur la rive écoute les paroles du prophète. Une mention sur le châssis nous indique que l’œuvre fut la propriété du prince Georges Stirbey, un aristocrate d’origine roumaine, grand collectionneur et ami du sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux. Le texte au crayon nous précise qu’il offrit cette toile au peintre Édouard Dantan le 22 mai 1894. L’œuvre définitive exposée au Salon fut acquise par l’État puis déposée en 1898 au musée de Castres. Les derniers inventaires de ce musée nous précisent que la toile est aujourd’hui amputée de près de la moitié de sa longueur.

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