Frédéric RÉGAMEY (1849-1925)

L’Atelier de M. Carolus-Duran, 1887
Pastel sur papier
32 x 24,5 cm
Signé et daté en bas à droite Frédéric Régamey / 1887
Exposition : Salon des Artistes français, 1888, n°3526.2
Publication : reproduit en gravure, avec variations, dans Les Peintres de la femme de Claude Vento, Paris, E. Dentu, 1888, p. 297

Vendu

Charles Émile Auguste Durant est né à Lille en 1837. Fils d’un aubergiste, il se forme auprès du peintre François Souchon puis à seize ans s’installe à Paris et choisit le pseudonyme de Carolus-Duran. Ses premières œuvres exposées au Salon de 1859 sont influencées par le réalisme de Gustave Courbet et attirent l’attention d’une nouvelle génération d’artistes. Édouard Manet, Henri Fantin-Latour et Félix Bracquemond deviennent ses amis. Avant de se rendre en Espagne où il découvre Vélasquez, Carolus-Duran voyage en Italie entre 1862 et 1865. À Rome, il trouve le sujet de son premier succès : L’Assassiné ; souvenir de la campagne romaine qu’il expose à son retour pour le Salon de 1866. Deux ans plus tard, sa Dame au gant fait sensation et lui assure de nombreuses commandes de portraits. Dès lors, toute la bonne société parisienne se presse dans son atelier situé près de la rue Notre-Dame-des-Champs, au premier étage d’un hôtel particulier du passage Stanislas. 

Sous la Troisième République, la comtesse Alice de Laincel Vento écrit, sous le pseudonyme épicène de Claude Vento, des ouvrages essentiellement consacrés aux femmes de son temps. Son livre, Les Peintres de la femme, publié en 1888, s’intéresse aux peintres portraitistes les plus en vue. Chaque chapitre présente un artiste et son atelier. Pour accompagner ses descriptions, Claude Vento demande au peintre Frédéric Régamey de lui fournir des dessins représentant chaque artiste dans son espace de travail. On y découvre Charles Chaplin, Alexandre Cabanel, Jean-Jacques Henner et Léon Bonnat entourés de leurs œuvres et de leur matériel. À la page 271 s’ouvre l’article consacré à Carolus-Duran. La gravure en noir et blanc montre l’artiste assis au fond de son atelier, une guitare espagnole à la main. Il est entouré de quatre élégantes jeunes femmes qui visitent l’atelier en l’écoutant jouer de son instrument. L’œuvre originale de Régamey qui prépare à cette reproduction est un pastel. Les figures féminines en sont absentes et durent être ajoutées par le graveur à la demande de l’auteur qui décrit les lieux : « Éclairé par le haut, en dôme, c’est une vaste pièce dont les murs, tendus de grenat, disparaissent sous les tableaux, qui se détachent en note plus intense sur les vieilles tapisseries, accrochées un peu partout ». Au fond de l’atelier, on peut voir une toile du peintre : La Vision de saint Jérôme. De cette dernière, il ne subsiste aujourd’hui que la partie gauche.

Frédéric Régamey, d’origine suisse, vient d’une famille d’artistes. Fils du chromolithographe Louis Pierre Guillaume Régamey, il choisit comme ses frères de faire une carrière artistique. Guillaume, l’aîné, devient peintre militaire et Félix le cadet, artiste voyageur. Après avoir été l’élève du peintre Horace Lecoq de Boisbaudran à l’École spéciale de dessin et de mathématiques, Frédéric débute sa carrière comme illustrateur. Après la guerre de 1870, il participe régulièrement au Salon en exposant des dessins et des gravures et fournit des illustrations aux éditeurs et aux principaux journaux de son époque.

Retour en haut