François Marius GRANET (1775-1849)

Le Palais de la reine Jeanne, vers 1811-1814
Lavis d’encre brune sur papier
12,5 x 8,5 cm 
Signé et titré au verso Granet /Palais de la Reine Jeanne à Naples

Vendu

Formé à Aix-en-Provence auprès de Jean-Antoine Constantin, François Marius Granet se rend à Paris et intègre le prestigieux atelier de Jacques-Louis David. Durant cette période, il se lie durablement à Ingres et Girodet. En 1802, Granet effectue un premier voyage en Italie accompagné de son fidèle ami Auguste de Forbin. Ils embarquent à Marseille et font étape à Livourne, Pise, Sienne et Florence. Granet retourne en Italie en 1803 dans l’escorte du cardinal Fesch et établit son atelier à la Trinité-des-Monts à Rome en 1804. En arrivant en Italie à l’âge de vingt-sept ans, Granet ignore qu’il y passera deux décennies. 

C’est en 1811 qu’il voyage à Naples, entre les mois de mai et juin. L’année suivante en juin, il est nommé peintre de paysage historique de la reine de Naples Caroline Murat. Au cours de ce voyage, il peut découvrir le Palazzo Donn’Anna, appelé à tort palais de la reine Jeanne. Situé au début de la via Posillipo, en bord de mer, ce bâtiment reste malgré son état d’inachèvement, l’un des plus célèbres palais napolitains. Encadré par une voûte comme les affectionne l’artiste, l’accès à la grotte s’ouvre vers la mer et permet d’apercevoir le Vésuve au loin. La silhouette d’une femme se découpe dans l’une des deux petites fenêtres en haut. Le peintre agrémente la scène de deux autres personnages, l’un dans la grotte, l’autre dans une barque. Le musée Baron Martin à Gray conserve une autre aquarelle de Granet au format horizontal titrée Vue de Naples, prise du palais de la reine Jeanne

Lancelot-Théodore Turpin de Crissé évoquait dans ses Souvenirs du golfe de Naples (1828) « les voûtes de ce vaste édifice ruiné, connu sous le nom de Palais de la reine Jeanne, ou plutôt de Donn’Anna […] ». Le palais, dont la construction débuta en 1642, tient son nom d’Anna Carafa, épouse du vice-roi de Naples. Demeuré inachevé, il fut construit par un architecte reconnu de l’époque, Cosimo Fanzago. L’édifice était chargé dans la mémoire populaire de légendes sordides, impliquant entre autres la reine Jeanne ayant vécu au XIVe siècle. Ceci explique d’ailleurs qu’en 1822 Auguste de Forbin expose au Salon une vue similaire dans laquelle il place l’assassinat d’André de Hongrie, époux malheureux de la reine Jeanne.

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