François GÉRARD (1770-1837)

Allégorie de la Peinture, vers 1810
Crayon et lavis d’encre sur papier
18 x 18 cm

Vendu

François-Pascal-Simon Gérard fut l’un des peintres les plus sollicités sous l’Empire. À la chute de Napoléon, il ne connaît cependant pas la disgrâce que subirent certains de ses confrères. Nommé peintre du roi par Louis XVIII en 1817, il reçoit de nombreuses commandes officielles. Ses qualités de portraitiste, qui lui vaudront le surnom de « peintre des rois et roi des peintres » ne sont pas les seules à être exploitées sous l’Empire et la Restauration. Outre ses expériences comme illustrateur et comme créateur de motifs pour la manufacture de Sèvres, l’artiste se voit chargé de réaliser des grands décors pour le Louvre, le Palais-Royal, le château de Versailles, le château de Saint-Ouen ou le Palais des Tuileries. Les changements politiques réguliers durant le premier tiers de ce siècle troublé empêchèrent l’aboutissement de quelques projets et virent la destruction de certains autres.

Assise de trois quarts, dans une posture que le peintre affectionne, une figure féminine tient dans sa main droite un bâton de craie et s’apprête à dessiner sur la toile encore vierge. Drapée à l’antique et couronnée d’un diadème, l’allégorie fait face à un buste casqué qui domine le chevalet. Cette sculpture s’inspire directement de la tête de Minerve qui était installée dans le vestibule de l’Horloge au palais des Tuile- ries. À ses pieds, plusieurs rouleaux de papier complètent la composition. Tracé à la pierre noire et relevé d’un subtil lavis d’encre, le dessin présente une mise au carreau préparatoire à son report en grand format. Cette allégorie de la peinture fait partie d’un ensemble aujourd’hui dispersé qui comprenait plusieurs autres figures évoquant la Paix, les Arts, et le Commerce. Si les allégories de la Peinture et les Arts s’inscrivent dans des formats carrés ou rectangulaires, celles qui les complètent se présentent dans des espaces courbes propres à épouser le support d’un plafond. En 1810, Gérard peint La Bataille d’Austerlitz pour l’un des plafonds du Palais des Tuileries et conçoit les décors intermédiaires qui doivent accueillir la toile. En plus des quatre allégories de la Victoire, de la Renommée, de l’Histoire et de la Poésie intégrées au plafond, le peintre François Dubois est chargé, d’après les dessins de Gérard, de réaliser en grisaille sur fond bleu plu- sieurs compositions allégoriques intégrant le Commerce et les Arts industriels. Il est possible que la Paix et la Peinture complétaient cet ensemble. Si la toile de La Bataille d’Austerlitz fut déplacée à Versailles sous Louis-Philippe, le reste du décor fut détruit avec le Palais des Tuileries en 1871.

En 1819, par reconnaissance de Louis XVIII, Gérard reçoit le titre de baron et poursuit sa carrière en traversant les régimes sans perdre la faveur du public. Personnage mondain de la vie parisienne, son salon est très prisé par les intellectuels et les artistes de son temps. Sous la monarchie de Juillet, sa santé devient fragile et limite peu à peu sa production artistique. Le peintre meurt à Paris en 1837 à l’âge de 66 ans.

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