Félix-Joseph BARRIAS (1822-1907)

Portrait d’un jeune garçon, vers 1845-1849
Huile sur toile
38 x 37 cm
Porte une mention au revers de la toile FB-15

Vendu

Félix-Joseph Barrias étudie à l’École des Beaux-Arts de Paris où il suit l’enseignement de Léon Cogniet jusqu’en 1844. Cette année-là, le jeune artiste remporte le concours de peinture d’histoire grâce à son interprétation de Cincinnatus recevant les ambassadeurs au Sénat. Ce prix permet au lauréat de partir pour Rome comme pensionnaire de la Villa Médicis en 1845. Le séjour dans la Ville éternelle reste pour les artistes de cette époque un passage incontournable de la formation académique. Barrias, qui reste en Italie jusqu’en 1849, doit produire chaque année plusieurs travaux imposés par l’Académie. Il copie alors les œuvres de Raphaël et d’Andrea del Sarto tout en proposant différentes compositions originales inspirées par l’histoire antique. Parallèlement, le peintre parcourt l’Italie depuis la campagne du Latium jusqu’au Sud de la péninsule. S’il réalise un certain nombre de paysages à l’aquarelle ou au pastel, Barrias s’intéresse particulièrement aux habitants qui vont durablement marquer son œuvre. 

Sur une toile de format carré, le peintre a tracé une ouverture circulaire en trompe-l’œil. Au centre, le portrait d’un jeune garçon aux cheveux noirs se détache sur un fond bleu uni. Le modèle, probablement un jeune berger croisé dans la campagne, tourne son visage légèrement sur la droite. Ses lèvres serrées et son regard perdu vers le lointain lui donnent un air sévère et insaisissable. Félix-Joseph Barrias affectionne ce type de composition qu’il reprend en 1852 pour réaliser un portrait de son jeune frère, Ernest, futur lauréat du Prix de Rome de sculpture. Les nombreux dessins de l’artiste conservés aujourd’hui au musée d’Orsay témoignent de son intérêt pour les figures d’enfants et d’adolescents. Sur certaines de ces feuilles, on croit reconnaître les traits arrondis mais sévères du jeune berger italien. C’est le cas sur un dessin préparatoire pour la décoration d’un théâtre, représentant un enfant jouant de la contrebasse.

Barrias reste à Rome jusqu’en 1849 et travaille déjà sur la composition d’une œuvre de grande dimension intitulée Les Exilés de Tibère. Ce dernier envoi officiel réalisé en Italie est exposé à son retour pour le Salon de 1850. Il rencontre un immense succès et marque le début de la carrière officielle du peintre qui reçoit dès lors de nombreuses commandes. Barrias fait partie des artistes sollicités par l’architecte Charles Garnier pour décorer le foyer du nouvel opéra de Paris en construction. Dans son atelier, il accueille un grand nombre d’élèves parmi lesquels Edgar Degas est resté le plus célèbre.

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