Eugène DELACROIX (1798-1863)

Le sanglier des Ardennes, vers 1827-29
Encre sur papier
15 x 10,5 cm
Provenance : collection particulière, Paris

Vendu

Durant son voyage en Angleterre qui s’est déroulé entre mai et août 1825, Delacroix se prend de passion pour la littérature anglaise: Shakespeare bien sûr mais également Walter Scott dont le roman historique Quentin Durward venait d’être publié deux ans plus tôt. Ce roman servit à plusieurs reprises de modèle au peintre. Cette œuvre romantique par excellence décrit la vie d’un mercenaire écossais sous le règne de Louis XI. Le roi de France incite les habitants de Liège à se révolter contre leur évêque, Louis de Bourbon. Les Liégeois attaquent le château menés par Guillaume de La Marck, le « Sanglier des Ardennes » qui ordonne l’assassinat de l’évêque. Guillaume de La Marck est ici représenté par Delacroix, dans une encre à la fois spontanée et foisonnante. Le chef militaire, dont l’identité est précisée par le titre sous le dessin, se lève du trône pontifical en armure, l’épée à la main. L’arrière-plan est constitué à gauche d’une tenture claire qui contraste violemment avec la partie droite plongée dans les ténèbres. À côté du titre, Delacroix précise sa source en citant le nom de l’auteur entre parenthèses (W. Scott). Notre dessin est à rapprocher du célèbre tableau de 1829, L’assassinat du Duc de Liège, dont l’esquisse est réalisée dès 1827. Guillaume de La Marck dans le tableau définitif reprends la même attitude de défi, se levant brusquement du siège. Si dans le tableau il s’appuie sur la table le torse penché vers l’avant, c’est l’épée dans notre dessin qui lui sert de support.

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