Édouard DEBAT, dit DEBAT-PONSAN (1847-1913)

Alexandre rompant le nœud gordien, vers 1866-1870
Huile sur toile
41 x 33 cm
Signé en bas à droite Ponsan-Debat

Vendu

Né à Toulouse dans une famille de musiciens, Édouard Debat est l’aîné de six enfants dont trois réussiront brillamment une carrière musicale. À quatorze ans, sans se désintéresser de la musique, Édouard montre sa préférence pour le dessin. Ses parents qui ne s’opposent pas à cette autre vocation l’inscrivent à l’école des beaux-arts de Toulouse. Après cinq années de formation marquées par de nombreuses récompenses scolaires, le jeune artiste se rend à Paris où il est admis à l’École impériale spéciale des Beaux-Arts dans l’atelier du peintre Alexandre Cabanel. En 333 av. J.-C., Alexandre, parti à la conquête de l’Asie, atteint la Phrygie, une région située dans l’actuelle Turquie. Là, une légende ancienne racontait que seul un homme capable de dénouer le nœud enserrant le timon du char de Midas pourrait revendiquer son trône. Alexandre tenta de défaire le nœud mais ne trouva aucune prise. Saisissant son épée, il le trancha et résolut ainsi brutalement le problème du nœud gordien (du nom de Gordias le père de Midas). Ce sujet, qui fut celui du Prix de Rome de 1767 remporté par Jean-Simon Berthélémy, est traité par Édouard Debat d’un geste libre et enlevé. La technique utilisée pour cette toile est caractéristique des esquisses réalisées comme exercices préparatoires pour les concours de l’École et montre l’influence de Cabanel sur son jeune élève. Édouard qui se cherche un nom signe alors Ponsan-Debat. Ce n’est qu’en 1875, année où l’État lui achète deux toiles, qu’il décidera de signer Édouard Debat-Ponsan. Malgré ses échecs répétés au concours du Prix de Rome, il obtient à l’occasion de son second Prix en 1873, une bourse exceptionnelle qui lui permet de séjourner un an en Italie. Cette absence de consécration n’empêcha pas l’artiste de connaître le succès à son retour. Portraitiste recherché par la bonne société, il ne cache pas ses engagements politiques. En 1898, son choix d’exposer au Salon La Vérité sortant du puits apparut comme un véritable manifeste pour la cause dreyfusarde. Le tableau fut offert grâce à une souscription à Émile Zola, autre ardent défenseur du capitaine Dreyfus. Il est aujourd’hui conservé au musée de l’Hôtel de Ville d’Amboise. Le musée des beaux-arts de Tours, ville où l’artiste passa les quatorze dernières années de sa vie, a consacré une exposition rétrospective de son œuvre en 2014.

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