Dominique PAPETY (1815-1849)

Prière à la Madone, vers 1840-1842
Huile sur toile
37 x 46 cm

Vendu

Originaire de Marseille, Dominique Papety fut d’abord l’élève d’Augustin Aubert avant de rejoindre l’atelier de Léon Cogniet à Paris. Vainqueur du Grand Prix de peinture en 1836, il partit pour Rome comme pensionnaire de la Villa Médicis quand Jean-Auguste-Dominique Ingres en était le directeur. Le grand maître de Montauban eut sur le jeune artiste une incontestable influence et reconnut immédiatement la particularité de son talent. Il put dire de lui que « ce ne fut jamais un élève, [mais] un maître dès qu’il toucha un pinceau». De son séjour en Italie, de 1837 à 1842, Papety rapporta des carnets entiers remplis de dessins sur le motif et d’innombrables représentations des types italiens.

En dehors des œuvres exécutées comme envois obligatoires pour l’Institut durant la période romaine, Papety réalisa plusieurs peintures de chevalet. La prière à la Madone en est un exemple. La composition, inventée dans les dernières années de son séjour, mêle la sérénade de deux pifferari à la prière d’une jeune romaine. Peintre profondément catholique, comme Hippolyte Flandrin avec qui il se lia d’amitié, Papety transforme une scène de rue populaire en image de dévotion à la madone. Nous savons que le peintre réalisa au moins deux versions de cette composition, l’une sur panneau aujourd’hui au musée de Nantes, et une seconde sur toile en collection particulière. Cette troisième peinture, bien que d’un format presque identique, s’apparente plus à une étude. D’une exécution rapide, elle présente déjà l’ensemble des éléments de la composition sans approfondir les détails secondaires. L’artiste semble s’être concentré sur l’attitude des trois personnages. Ni la canne posée sur le sol ni les ex-voto sur le mur du fond ne sont encore visibles. L’autel à la Vierge est dépouillé de l’icône et du vase de fleurs présents dans la composition définitive. La lanterne est également absente pour l’instant.

À son retour, la reine Amélie, dont la dévotion était célèbre, lui commanda une œuvre de piété intitulée Consolatrix afflictorum. Cette vierge consolatrice est aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Marseille. Les dernières années de la courte vie du peintre seront consacrées à voyager, en Grèce principalement, où il visite les vingt-trois monastères du Mont Athos. En Morée, il contracta le choléra et dut cesser de travailler. Il mourut des suites de la maladie en 1849 à Marseille, auprès de sa famille. Il n’avait que trente-quatre ans.

Nous remercions Monsieur François Amprimoz, qui a aimablement confirmé l’authenticité de cette œuvre et qui l’inclura dans son catalogue raisonné en préparation.

Retour en haut