Auguste COUDER (1789-1873)

Marie-Madeleine, vers 1842
Crayon, craies de couleur et encre sur papier
13 x 18 cm
Signé en bas à droite Augte Couder

Vendu

La construction de l’église de la Madeleine s’est étalée sur près d’un siècle. Entre les premiers projets commandés par Louis XV en 1757 et son inauguration en 1845 sous Louis-Philippe, l’édifice changea à plusieurs reprises de destination : église, temple à la gloire des armées de Napoléon, chapelle expiatoire puis gare ferroviaire, avant de revenir à sa fonction d’origine. Le chantier du bâtiment actuel est réellement entamé par Pierre-Alexandre Vignon en 1806. Fortement inspiré par l’Olympiéion d’Athènes, la construction de ce temple périptère monumental est poursuivie par Jean-Jacques-Marie Huvé après 1828. Ce dernier sera chargé, au-delà des travaux d’architecture, de diriger les artistes pour les décors intérieurs. Au début des années 1830, l’ensemble d’un cycle de peintures devant illustrer la vie de Marie-Madeleine est confié à Paul Delaroche, qui finalement abandonne l’entreprise en 1835 au profit non pas d’un seul mais de plusieurs peintres. À Jules Ziegler échoit la réalisation du décor de l’abside alors qu’Abel de Pujol, Émile Signol, Léon Cogniet, Jean-Victor Schnetz, François Bouchot et enfin Auguste Couder reçoivent chacun la commande d’une peinture pour l’une des six lunettes latérales. Celles-ci doivent retracer la vie de la sainte avant et après la mort du Christ. Dès 1836, Auguste Couder travaille sur le thème du Repas chez Simon : au cours d’un festin chez Simon le Pharisien, Marie-Madeleine déverse le contenu d’un flacon d’albâtre en pleurant sur les pieds du Christ, puis les essuie avec ses cheveux. Le peintre consacrera six années à cette composition pour laquelle nous connaissons un grand nombre d’études préparatoires. Pour l’étude de la tête de la sainte, Auguste Couder fait preuve d’une exceptionnelle sensibilité technique. D’abord tracés au crayon d’un geste rapide et assuré, les épaules, le visage et la chevelure de Madeleine sont subtilement relevés de terre d’ocre et de pierre noire. Le dynamisme et la spontanéité du traitement des boucles retombantes semblent donner vie à la jeune femme éplorée. Finalement achevée en 1842, l’œuvre de Couder respecte l’iconographie traditionnelle de son sujet en limitant cependant le nombre de figures. La faible luminosité de l’église gêne la lecture de l’ensemble des décors peints. Le Repas chez Simon subit, comme les autres scènes, ce manque de mise en valeur dû à la conception même de l’édifice.

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