Léon FLEURY (1804-1858)

Trois lacs d’Italie du Nord, vers 1827-1829
Huile sur papier marouflé sur toile
1. 12 x 26 cm
2. 15 x 26 cm
3. 19 x 26 cm
Le premier annoté en bas à droite Lac majeur

Vendu

« Fleury qui vit à Rome juste comme moi […] travaille depuis le matin jusqu’au soir ; puis se couche pour recommencer la même chose le lendemain. » Ces quelques mots rédigés par Camille Corot dans une lettre datée du 2 février 1828 décrivent bien le tempérament de Léon Fleury pendant son séjour italien. Formé auprès de son père Antoine-Claude Fleury, le jeune peintre entre à l’École des Beaux-Arts en 1821, puis intègre l’atelier de Jean Victor Bertin où il rencontre Corot. En 1825, faute de moyens financiers, Fleury ne peut suivre son camarade sur la route de l’Italie et doit attendre 1827 pour entreprendre le voyage. Les éléments précis concernant son séjour sont rares et le plus souvent sa présence en un lieu n’est connue que grâce à la correspondance de ses amis ou par les annotations portées sur ses œuvres. Nous ne savons donc pas si Fleury fait étape dans le nord de la péninsule à son arrivée en 1827 ou à son retour vers la France deux ans plus tard.

L’existence de trois vues des lacs alpins atteste de sa présence dans cette région. La première de ces œuvres porte en bas à droite, grattée dans la pâte encore fraîche, la mention « Lac majeur ». Depuis les hauteurs d’une colline, Fleury brosse l’étendue du lac auquel il donne une couleur laiteuse. En quelques touches énergiques de brun, le peintre évoque les îles Borromées et d’une pointe de beige, la voile d’un bateau. Au premier plan sur la droite, il esquisse un bosquet d’arbres et le toit d’une maison alors que plus loin les montagnes occupent le fond de la composition en ne laissant que très peu de place au ciel. La deuxième vue ne porte pas d’annotation mais semble correspondre au lac de Garde vu depuis Riva del Garda. Les hautes montagnes dominent un bras de terre qui sépare le lac en deux étendues d’eau distinctes. Sur la gauche, le peintre a pris soin d’ajouter deux figures qui donnent une idée de l’échelle. La troisième peinture, également sans mention, représente une vue du lac de Lugano depuis Collina d’Oro. Sa composition se développe sur plusieurs plans horizontaux : un espace de végétation traité dans un camaïeu de vert, du plus clair vers le plus sombre, puis le lac dont les eaux bleues nous séparent de l’autre rive dominée par le massif alpin et enfin le ciel fermé par d’épais nuages. 

Durant son séjour, Fleury peint fréquemment en plein air, souvent à l’huile et généralement sur papier. Ce support plus léger que la toile est plus commode à transporter pour les peintres voyageurs. Cette pratique qui nécessite une réelle rapidité d’exécution permet de saisir l’impression générale et contraint à l’essentiel. L’écriture intuitive et spontanée se lit encore dans la trace laissée visible par le pinceau de Fleury sur la feuille de papier.

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