Portrait présumé de Mlle George en Allégorie de la Nuit, 1818
Huile sur toile
55 x 45 cm
Signé du monogramme et daté sur la gauche ADL 1818
Vendu
Née dans une famille d’artisans de la région parisienne, Alexandrine de Laval entre dans l’atelier de Jean-Baptiste Regnault vers 1800-1805. Elle débute au Salon de 1808 en présentant un portrait de femme en pied puis connaît son premier succès deux ans plus tard avec Malvina, Chant de douleur sur la perte de son cher Oscar. Sous la Restauration, les régulières participations d’Alexandrine de Laval aux expositions officielles attestent de choix thématiques aussi variés qu’ambitieux. Refusant vraisemblablement de se cantonner à un genre précis, elle alterne les sujets religieux, historiques et littéraires tout en exposant plusieurs portraits de commandes. Absente des livrets entre 1815 et 1818, elle revient au Salon de 1819 avec une toile intitulée Corisandre et une série de portraits.
Inscrit dans un ovale, le modèle de profil tourne la tête vers la gauche. Un voile blanc étoilé est attaché par une épingle à motif de papillon au sommet de sa coiffure relevée en chignon. Un pendant d’oreille orné de trois perles et un large bracelet d’or et de pierres vertes complètent sa tenue. Le fond sombre, les étoiles et le papillon – attribut de Psyché – renvoient au vocabulaire symbolique de la nuit. Datée de 1818, l’œuvre pourrait représenter l’une des plus célèbres actrices du temps : Mademoiselle George. De son véritable nom Marguerite-Joséphine Weimer, la tragédienne, modèle récurrent des peintres de son époque, a 31 ans à l’époque de ce portrait. Cette peinture, réapparue comme attribuée au peintre Anne-Louis Girodet, montre indubitablement l’influence de Regnault. Les lettres ADL, entremêlées mais clairement lisibles, correspondent aux initiales d’Alexandrine de Laval qui fut l’élève de ce dernier. Si l’on peut retrouver régulièrement le nom de cette artiste attaché sous la forme Delaval, il fut souvent d’usage sous la Restauration de détacher la particule de son patronyme.
Bien que nous ne connaissions aujourd’hui qu’un nombre très restreint d’œuvres de cette femme artiste, les critiques témoignent de l’intérêt suscité par son travail tout au long de sa carrière. À partir de 1824, l’administration des Beaux-Arts lui alloue une pension annuelle de 600 francs et lui commande des copies pour Versailles. À cette époque, elle réside chez son oncle, l’horloger Louis Thomé qui travaille au château. Elle participe pour la dernière fois au Salon en 1837. Après cette date, il semble que d’importants problèmes de santé la contraignent à poser ses pinceaux.