Le Pardon, 1795
Huile sur panneau
47,5 x 39 cm
Exposé au Salon de 1795 sous le n° 289
Vendu
Charles Paul Landon est né en 1760 à Nonant-le-Pin, en basse Normandie et mort le 5 mars 1826 à Paris. Élève de François-André Vincent et de Jean-Baptiste Regnault, il obtint le Grand Prix de Rome en 1792 avec le sujet : Eléazar préfère la mort au crime de violer la loi en mangeant des viandes défendues, participa aux Salons de 1791 à 1812. Landon se fit connaître par ses publications notamment les Annales du musée, ouvrage richement illustré par des gravures au trait, reproduisant des chefs œuvres de l’art aussi bien ancien que contemporain. En 1808 il commença a publier une nouvelle série des Annales, entièrement consacrée à l’illustration des Salon. En 1814, sous la Restauration il fut nommé peintre de Charles Ferdinand d’Artois, duc de Berry, puis en 1816, il devint conservateur des peintures au musée du Louvre.
Cette œuvre exposée au Salon de 1795, est décrite par Landon lui-même quelques années plus tard en 1802 dans les Annales du Musée et de l’École moderne des beaux-arts :
« Cette composition représente une scène d’intérieur que l’Artiste a eu l’occasion de saisir d’après nature. Deux enfants, dans leurs jeux, viennent d’étouffer un oiseau, mais ils ont reconnu leur faute, et en font l’aveu à leur mère. Celle-ci pardonne après avoir fait une douce réprimande. »
Exposer une œuvre titrée Le Pardon en 1795, quelques mois après la fin de la Terreur ne peut être anodin. Landon exprime probablement dans cette composition, sous les traits d’une scène de genre, une allégorie de la République pardonnant à ses enfants. Ceux-ci la supplient l’un en pleurant l’autre à genoux, en reconnaissant leurs fautes. L’oiseau au premier plan pourrait être un chardonneret, dont la symbolique est associée traditionnellement en peinture au sacrifice du Christ. L’anticléricalisme et la déchristianisation s’adoucissant après la mort de Robespierre, ce pardon se prête à de multiples interprétations. Cette œuvre de Landon replace son auteur dans un contexte où avec Bégnine Gagneraux et David, il s’illustre comme un des principaux peintres de la période révolutionnaire.
Vendu